Le taux de fraude à la carte bancaire, qui avait beaucoup décru grâce à de nouvelles mesures de sécurité, s'est stabilisé en 2023, avec 53 euros détournés pour 100 000 euros payés, a indiqué mardi la Banque de France.

Comme de plus en plus de paiements se font sur Internet, particulièrement exposé aux arnaques, la somme totale de ces fraudes a fortement progressé l'an dernier (+7% par rapport à 2022), se portant à presque 500 millions d'euros.

Le taux de fraude à la carte avait baissé après 2021 et l'introduction de nouveaux protocoles de sécurité qui obligent souvent le consommateur à approuver ses paiements sur son téléphone. Les paiements par carte sur un site français qui recourent à ce type de sécurisation sont ainsi proportionnellement trois fois moins sujets à la fraude que ceux réalisés sans, détaille l'Observatoire de sécurité des moyens de paiement (OSMP) de la Banque de France, à l'origine de ces données.

Ce qui oblige désormais les fraudeurs à chercher « à manipuler leurs victimes afin de les amener à réaliser eux-mêmes les opérations ou à les valider, à leur insu », notamment par « des techniques d'usurpation d'identité », avait expliqué Denis Beau, président de l'OSMP, lors d'un colloque en juillet.

Le chèque plus fragile que jamais

Les chèques, aujourd'hui marginaux dans le montant des transactions hors espèces (1,4%), représentent toujours presque un tiers des montants de la fraude aux moyens de paiement en France. La fraude aux chèques s'effectue principalement par l'utilisation de chéquiers perdus ou volés, notamment dans les centres de tri postaux, détaille l'OSMP.

Ce dernier a renouvelé sa recommandation aux banques de ne pas facturer l'opposition lors d'un cas de vol de chéquier, ni de demander l'envoi d'un courrier recommandé, ce qui est parfois encore le cas.

La valeur de la fraude au virement est globalement stable en 2023. Les entreprises et les administrations, de plus en plus sensibilisées aux risques d'usurpation d'identité, ont divisé par trois leur taux de fraude lors de virements informatiques depuis 2021.