L'essentiel
- En 2023-2024, près de 3 millions d'étudiants se sont inscrits en enseignement supérieur, avec un coût moyen de 16 700 euros pour une année scolaire.
- De nombreux étudiants recourent à des prêts pour couvrir tous types de dépenses, pas seulement les frais de scolarité.
- Les conditions d'obtention de prêts étudiants ont évolué, avec des taux plus intéressants en 2025 qu'en 2024, et parfois des prêts sans cautionnement.
Selon le ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, 2,97 millions d'étudiants se sont inscrits dans l'enseignement supérieur en 2023-2024. Or, les études supérieures ont un coût. Frais de scolarité, matériel informatique, besoin de s'acheter un véhicule ou de louer un appartement loin du domicile familial...
Selon une enquête menée par la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) avant la rentrée 2024, une rentrée coûte de plus en plus cher : en moyenne 3 127 euros en septembre 2024, avec 1 918 euros en frais de rentrée pour un étudiant non boursier, et 1 238 euros par mois pour les frais de la vie courante. Soit un peu plus de 16 700 euros pour toute une année scolaire, un montant qui ne comprend pas les frais de scolarité de certaines formations, qui se chiffrent parfois à plusieurs milliers d'euros.
Des prêts jusqu'à 200 000 euros
Face à ces dépenses, de nombreux étudiants n'ont d'autres choix que de se tourner vers les banques. Ces dernières proposent des prêts étudiants, qui sont des crédits à la consommation non-affectés, ce qui signifie qu'ils peuvent être utilisés pour tous les besoins de financement, hors projet immobilier. Ces prêts peuvent aller de 1 000 à 200 000 euros (dans le cas de BNP Paribas), sur une durée allant de 12 à 144 mois.
« On ne demande pas à ce que le prêt serve à financer uniquement les frais de scolarité, confirme Imad Tabet, directeur du marché des particuliers du Crédit coopératif. Si le client obitent un prêt étudiant, il est libre d'utiliser la somme comme il le souhaite. Avant 2018, ces prêts servaient à couvrir le montant des frais de scolarité uniquement, aujourd'hui on est beaucoup plus souple. »
L'obtention d'un prêt étudiant se fait sous conditions. La première est simple : être étudiant. Le jeune emprunteur devra donc prouver qu'il suit des études, en présentant une carte d'étudiant ou un certificat de scolarité. De plus, celui-ci doit obligatoirement avoir au moins 18 ans pour souscrire un crédit. En effet, la loi est claire : un mineur ne peut pas conclure un contrat. L'article 1 146 du Code Civil précise que « sont incapables de contracter, dans la mesure définie par la loi, les mineurs non émancipés ».
Des taux plus intéressants qu'en 2024
Comme tout prêt, la solvabilité de l'emprunteur est analysée. Bien souvent, les étudiants doivent présenter une ou deux cautions, comme les parents ou les grands parents. Si le client étudiant ne peut pas avoir de caution, il peut avoir accès à la garantie de l'État, la BPI. Cette garantie permet de couvrir un prêt jusqu'à 20 000 euros, mais en contrepartie, le taux proposé pour le prêt sera un peu plus élevé.
Certaines banques proposent également des prêts sans cautionnement, à l'image du Crédit Coopératif. « Jusqu'à l'année dernière, nous avions les prêts étudiants garantis par BPI, mais c'était assez compliqué à mettre en place, explique Imad Tabet. Nous continuons tout de même de distribuer une offre sans caution parentale, sauf que c'est nous qui soutenons désormais le risque. Pour ce prêt, le taux est actuellement à 2,50% (contre 1,50% pour un prêt étudiant « classique » au Crédit Coopératif, NDLR) ».
De son côté, BNP Paribas propose également « le Prêt Etudiant Boursier Grande Ecole pour les étudiants majeurs boursiers de l'Etat français et inscrits dans une école de la conférence des Grandes écoles. Le taux de ce prêt est de 0,99% pour un montant jusqu'à 20 000 euros et une durée de 96 mois sans caution », fait savoir l'enseigne à MoneyVox.
Souscrire un prêt étudiant a un coût. Mais bonne nouvelle, ce dernier est légèrement en baisse en cet été 2025, par rapport à 2024. Alors que les taux allait de 2,5% à 3% l'année dernière, le Crédit Coopératif propose ainsi un taux à 1,5%, quand le CIC propose un taux à 2%. Le CIC propose également, pour cette année, un crédit à taux zéro (jusqu'à 50 000 euros et sous conditions).
De son côté, BNP Paribas fait savoir que « pour les écoles en partenariat, le taux varie entre 0,99% et 2,29% (hors assurance, NDLR). Pour les écoles avec lesquelles nous n'avons pas de partenariat, le taux hors assurance est de 5,49%. » Les enfants de clients BNP Paribas peuvent quant à eux bénéficier d'un crédit à 2,29%.
Exemples de prêts étudiants pour la rentrée 2025
Banques | Montants | Durée | Taux 2025 | Rappel taux 2024 |
---|---|---|---|---|
LCL | De 1 500 à 75 000 euros | De 1 à 10 ans | De 0,90% à 3,49% | De 1,99% à 3,54% |
BNP Paribas | De 1 000 à 200 000 euros | De 4 mois à 12 ans | De 0,99% à 5,49% | De 1,50 à 3,55% |
CIC | De 1 000 à 50 000 euros | De 1 à 10 ans | 2% | / |
Crédit Coopératif | De 1 500 à 60 000 euros | De 1 à 10 ans | 1,5% ou 2,5% | 2,49% ou 2,99% |
Taux relevés en juin 2025 auprès des banques concernées.
Pour les banques, le prêt étudiant reste un outil de captation, mais d'autres avantages sont mis en place pour attirer les clients de demain. « Outre le taux, il faut aussi prendre en compte le coût des services bancaires, juge Imad Tabet. Depuis le 1er mai, le Crédit Coopératif propose pour un an la gratuité de ses offres groupées de service, pour tous les jeunes de 18 à 25 ans, qu'ils soient étudiants ou non. Cette offre est valable jusqu'au 30 septembre, et jusqu'au 31 décembre pour les étudiants de nos écoles partenaires. »