Olivier Klein, le ministre du Logement, a fait savoir qu'il rencontrerait bientôt le gouverneur de la Banque de France afin de discuter d'un éventuel changement du mode de calcul du taux d'usure.

C'est un débat qui dure depuis plusieurs semaines et qui ne se refermera pas tout de suite. Le taux d'usure, ce taux maximum au-dessus duquel une banque ne peut pas prêter, est toujours au centre des discussions quand on évoque le crédit immobilier. Depuis le 1er octobre, ce taux qui comprend le taux nominal du crédit, les différents frais bancaires et l'assurance emprunteur, est fixé à 3,05% pour les crédits de 20 ans et plus et à 3,03% pour les durées plus courtes. À l'époque, de nombreuses voix s'élevaient déjà contre un mode de calcul jugé obsolète.

Crédit immobilier : le taux d'usure passe la barre des 3%, une « bouffée d'air » pour les emprunteurs

Mais la remontée importante de ces taux (de 2,57% à 3,05% pour les prêts les plus longs) avaient donné un peu d'espoir aux emprunteurs malgré tout. Problème, l'embellie n'aura été que de courte durée. Avec la remontée des taux d'intérêt bancaires, beaucoup de dossiers restent encore infinançables en l'état, au grand désarroi des emprunteurs.

« Être plus en phase avec la réalité »

Le dossier du taux d'usure revient donc sur la table. Dans une émission matinale de BFMTV, le ministre du logement Olivier Klein est revenu, entre autres sujets, sur la méthode de calcul du taux d'usure.

Le ministre a commencé par rappeler que le taux d'usure est au départ une réelle protection pour les emprunteurs, expliquant par exemple ne pas vouloir « renvoyer certaines familles au surendettement ». Olivier Klein a cependant ouvert la porte aux discussions : « Je vais rencontrer le gouverneur de la Banque de France, a fait savoir le ministre. Il faut voir si le mode de calcul du taux d'usure tous les trimestres n'est pas trop long, voir si on peut être plus en phase avec le quotidien et la réalité. On va regarder si le taux d'usure est le frein ou s'il y a d'autres freins notamment le taux d'effort. »

Pour rappel, de nombreux acteurs du secteur immobilier militent pour un changement du mode de calcul du taux d'usure. Parmi les pistes étudiées, on retrouve donc un calcul mis à jour chaque mois et non plus chaque trimestre, ou encore la sortie de l'assurance emprunteur du calcul, quitte à l'encadrer de manière spécifique.