Le Livret A a enregistré en novembre un solide rebond de sa collecte nette, qui a atteint 2,4 milliards d'euros, après un épisode de décollecte en octobre, selon des chiffres publiés ce 22 décembre par la Caisse des dépôts.

Ce faisant, le Livret A a ainsi fait nettement mieux qu'au mois de novembre 2019, durant lequel il avait moissonné 610 millions d'euros. En octobre 2020, il a par ailleurs essuyé une collecte nette négative, ou décollecte, de 940 millions d'euros. Avec ces 2,4 milliards, le Livret A signe ainsi une collecte nette cumulée depuis le début de l'année d'un peu plus de 27 milliards d'euros, contre environ 14 milliards recensés durant la même période en 2019, précise la Caisse des dépôts, laquelle gère ce placement conjointement avec les établissements bancaires.

« Avec la proximité des fêtes, les paiements des impôts locaux et l'absence de primes, novembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A », mais « pour 2020, le deuxième confinement, avec une renonciation forcée à la consommation, explique la forte collecte nette », souligne dans une note Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l'épargne, cabinet de réflexion sur l'épargne et sa réglementation.

Considéré comme un placement refuge, le Livret A, qui garantit pourtant un taux d'intérêt historiquement faible de 0,5% par an, connaît en 2020 un succès historique dans le contexte d'incertitudes économiques et sanitaires liées au Covid-19, contrastant notamment avec une forte décollecte sur les contrats d'assurance vie.

446 milliards d'euros attendent sur les Livrets A et les LDDS

Les tendances sont globalement les mêmes si l'on prend en compte le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui a réalisé une collecte nette de 910 millions d'euros en novembre, contre un mois de collecte nette nulle en novembre 2019. En octobre 2020, le LDDS a par ailleurs connu une décollecte de 80 millions d'euros. À eux deux, le Livret A et le LDDS ont ainsi collecté plus de trois milliards d'euros en net en novembre, et plus de 35 milliards depuis le début de l'année.

Le Livret A finance essentiellement le logement social, tandis que le LDDS est dédié à l'économie sociale et solidaire ainsi qu'aux économies d'énergie dans les logements. À fin novembre, 446 milliards d'euros au total stationnaient sur les deux produits.

Source des données : communiqués mensuels de la Caisse des Dépôts sur les flux et les encours du Livret A, du LDDS et du LEP.

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« En mettant sciemment leur argent sur leurs livrets d'épargne, les ménages flèchent et sécurisent une partie de leurs revenus à la différence de ceux laissés sur les comptes courants. Il y a une volonté manifeste à se constituer une réserve pour faire face à la survenue de problèmes d'emploi ou de revenus », pointe Philippe Crevel. « Dans le contexte anormal de 2020, les ménages ne veulent pas s'engager sur le long terme et privilégient donc des produits liquides. Cette priorité pénalise le premier produit d'épargne français, l'assurance vie », ajoute cet analyste.