11%. Voici, en moyenne, combien les Français dans leur ensemble parviennent à mettre de côté chaque mois. Grâce à de nouvelles méthodes d'analyse appelées les « comptes nationaux augmentés », l'Insee publie ce mardi 5 novembre toute une série de nouveaux indicateurs statistiques, dont cet inédit « taux d'épargne nette ». Ce nouveau taux désigne la part de votre « revenu disponible net » (vos ressources, y compris les allocations, pensions, les impôts, etc.) qui vous reste après vos dépenses mensuelles. Ce taux d'épargne nette prend même en compte « la dépréciation du capital » rogné par l'inflation notamment.

Grâce à ce nouvel indicateur, le taux d'épargne nette, l'Insee détaille pour chaque catégorie sociale et professionnelle combien les Français ont en « marge financière » chaque mois. En clair, cette moyenne nationale de 11% signifie que plus de 10% des ressources mensuelles ne sont pas consommées par les foyers français... qui peuvent alors les placer sur le produit qu'ils souhaitent, voire le laisser dormir sur leur compte courant.

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Voici le portrait-robot des foyers qui épargnent

Sur la base de ces nouvelles données de l'Insee, se dessine un portrait-robot de « l'épargnant français ». Tout d'abord, sans grande surprise, ceux qui épargnent le plus, avec 33% de leurs revenus mis de côté, sont les foyers les plus aisés (qui ont un niveau de vie « au-dessus de 180% » par rapport à la médiane, donc qui vivent environ avec le double ou plus que le foyer médian).

Le portrait-robot de ceux qui épargnent le plus en France
Qui ?Quelle part de leurs revenus épargnent-ils ?
Les foyers aisés33 %
Couples sans enfant16 %
Diplômés d'un bac +3 ou plus20 %
50-64 ans15 %
Zone rurale14 %
Cadres, indépendants, chefs d'entreprise22 %

Source : Insee. Taux d'épargne nette par catégories de ménages en 2022.

Et ensuite ? Les couples sans enfant à charge mettent beaucoup plus facilement de l'argent de côté (16% de leurs ressources) que les célibataires (5%) ou ceux qui vivent avec 3 enfants ou plus (10%). Ce sont aussi les adultes en fin de carrière (50-64 ans) qui disposent de la plus forte capacité d'épargne : cela correspond à la période censée être la plus favorable d'une carrière, tout en n'ayant plus de dépenses pour des enfants à charge. Leur taux d'épargne est supérieur à celui des retraités (8% pour les plus de 65 ans), dont les revenus baissent par rapport à la fin de vie active.

Plus surprenant, le taux d'épargne nette est en moyenne bien supérieur à la « campagne » (zone rurale, moins de 5 000 habitants), à 14%, qu'à Paris (11%).

Groupe de niveau de viePauvresModestesMédiansPlutôt aisésAisés
-41 %-2 %7 %13 %33 %
Configuration familialeAdultes seulsFamilles monoparentalesCouples sans enfantCouples avec 1 ou 2 enfantsCouples avec 3 enfants ou plus
5 %-1 %16 %14 %10 %
DiplômeBrevet ou sans diplômeCAP, BEPBaccalauréatBac+2Bac+3 ou plus
1 %8 %9 %15 %20 %
Âge18-29 ans30-39 ans40-49 ans50-64 ans65 ans ou plus
4 %11 %10 %15 %8 %
Tranche d'unité urbaineHors unités urbaines5 000 à 20 000 habitants20 000 à 200 000 habitants200 000 à 2 000 000 habitantsAgglomération de Paris
14 %12 %108 %11 %
Catégorie socioprofessionnelleCadres, indépendants, chefs d'entrepriseProfessions intermédiairesEmployésOuvriersRetraités
22 %12 %2 %4 %6 %

Source : Insee, comptes nationaux distribués 2022, base 2020.
Précision : pour l'âge ou le diplôme, c'est le profil de la « personne de référence du foyer » qui est retenu.

Taux négatif ? Ces foyers dépensent plus qu'ils ne touchent (salaires, prestations sociales, etc.). Cela signifie qu'ils puisent dans des économies passées, qu'ils reçoivent de l'argent de proches, ou qu'ils s'endettent.