« La lettre rectificative, il ne faut pas lui faire dire ce qu'elle ne dit pas. Ce n'est pas la proposition définitive. La lettre rectificative, c'est ce qui va permettre au débat d'avoir lieu jusqu'au bout » à l'Assemblée nationale et au Sénat, a déclaré M. Lecornu lors d'un déplacement à Romainville (Seine-Saint-Denis).
« S'il y a une voie de consensus qui apparaît au sein des commissions, de l'hémicycle de l'Assemblée et du Sénat, mais aussi de la conférence sur le travail et les retraites qui va avoir lieu avec les partenaires sociaux, le gouvernement pourra être amené à amender de lui-même cette lettre rectificative encore au fur et à mesure des débats, pour porter ce compromis », a ajouté le Premier ministre devant la presse.
La lettre rectificative au PLFSS, présentée dans la matinée en Conseil des ministres, entérine la suspension de la réforme des retraites jusqu'en 2028.
Cette suspension coûtera 100 millions d'euros en 2026 et 1,4 milliard d'euros en 2027.
Une mesure qui doit pour l'instant être financée par la mise à contribution des complémentaires santé et des retraités, ce qui a provoqué une levée de bouclier des oppositions.
Le nouveau Premier ministre a donc enjoint « les différentes formations politiques » à « dire comment elles la financent », en rappelant que le financement de la suspension prévue dans la lettre rectificative était une « proposition » du gouvernement.
M. Lecornu a par ailleurs estimé que le rejet récent de la partie recettes du budget de l'Etat pour 2026 en commission à l'Assemblée nationale n'était pas « un échec ».
« J'ai surtout vu un premier tour de piste, un premier tour de chauffe en quelque sorte, dans lequel chacun est venu avec ses convictions. Et au fond, il est difficile d'extrapoler ce qui s'est passé en commission avec ce qui va se passer en séance » dans l'hémicycle, a-t-il ajouté.
Et sans possibilité d'utiliser l'article 49.3 pour adopter le texte sans vote, il faudra « une méthode nouvelle », a encore prévenu M. Lecornu, appelant à « trouver les voies du compromis ».
« Ce qu'il faut espérer, c'est qu'évidemment les esprits, les cultures, les réflexes aillent vite dans ce changement », a-t-il plaidé.