Laurent Fabius a insisté mercredi sur le maintien de l'âge légal de la retraite à 60 ans, mais avec une "souplesse" dans son application, et proposé une "contribution particulière" des banques pour le financement des retraites.

"Je pense qu'il serait légitime, dans le contexte actuel de financiarisation de l'économie, que les banques apportent une contribution particulière", a assuré l'ancien Premier ministre sur France Inter.

Rappelant une proposition de députés PS sur une "surtaxe de 10%" de l'impôt sur les sociétés pour les banques, M. Fabius a estimé "légitime d'affecter cette surtaxe au financement des retraites".

"La question du financement" des retraites est, selon lui, "point tabou" pour le gouvernement. "Il faut mettre les revenus financiers à contribution", a-t-il insisté.

Pour le député de Seine-Maritime, un autre point de divergence avec le gouvernement porte sur l'âge légal du départ à la retraite: "Nous pensons qu'il faut maintenir le droit à la retraite à 60 ans mais donner plus de souplesse dans l'effectivité du moment où on part à la retraite".

Selon lui, l'âge légal de la retraite à 60 ans n'est "pas seulement symbolique", "si on le fait passer à 62 ou 63 ans, les gens les plus modestes" qui ont "commencé à travailler à 16 ou 18 ans" devront avoir "45 ans de cotisations, donc ils seront pénalisés".

"Il faut mettre de la souplesse, mais garder le filet de protection des 60 ans", a insisté M. Fabius.

Selon lui, "concrètement, ceux qui ont eu des travaux très pénibles doivent pouvoir partir avant 60 ans", et ceux qui sont "dans des métiers plus faciles partiront plus tard". "Pour certains métiers, il peut y avoir un allongement de la durée de cotisations".

Sur les petites retraites, M. Fabius a estimé que les "chiffres sont effrayants: un million de personnes retraitées vivent en-dessous du seuil de pauvreté. La question doit être traitée".

Le PS est en train d'établir son "diagnostic" sur une réforme de la retraite, a-t-il affirmé. Il discutera avec les syndicats et aussi avec les organisations patronales qui le souhaitent. "Nous ferons ensuite des contre-propositions au moment où le gouvernement déposera son projet en septembre", a-t-il dit.