Les députés ont adopté jeudi, en fin de matinée, le volet du projet de loi sur la fonction publique revalorisant les carrières d'infirmiers avec le report de l'âge de leur retraite de 55 à 60 ans.Un sondage BVA, commandé par le ministère de la santé, montre qu'une faible majorité d'infirmières est favorable à cette modification.

Selon le texte, combattu par la gauche et par la plupart des syndicats infirmiers, les infirmiers et paramédicaux devront individuellement choisir, à partir de juin, entre une meilleure rémunération - environ 2.000 euros nets en plus par an - avec, en contrepartie, un départ à la retraite à partir de 60 ans et le maintien de leur droit à la retraite à partir de 55 ans, mais avec une revalorisation bien moindre.

Cette modification du régime de retraite des personnels infirmiers, incluse dans une lettre rectificative au projet initial sur le dialogue social dans la fonction publique - qui attendait sur le bureau de l'Assemblée depuis un an - découle de la reconnaissance du diplôme d'infirmier au niveau licence.

Cette reconnaissance sera automatique pour les étudiants qui ont commencé leurs études en 2009 et leur vaudra, à partir de 2012, d'être en catégorie A de la fonction publique hospitalière (et non plus en catégorie B).

Une faible majorité d'infirmières pour la retraite à 60 ans

Mais selon un sondage BVA commandé par le ministère de la Santé et publié aujourd'hui, seulement 40% des infirmières hospitalières accepteraient de travailler jusqu'à 60 ans, au lieu de 55 ans, pour gagner plus. 37% d'entre elle s'y refusent. La moitié des infirmières de moins de 30 ans sont défavorables à ce report de la retraite et préfèrent conserver le système actuel.

85% des personnels infirmiers ont connaissance de la réforme, relève le sondage. Mais 23% d'entre eux sont encore incapables de faire un choix, et 21% ne savent que penser de la réforme. Pour autant, 45% l'accueillent favorablement; 34% y sont opposés et 21% ne se prononcent pas.

A la question de savoir si « cette réforme contribue à valoriser le métier d'infirmier », 47% répondent par l'affirmative et 44% par la négative; 9% ne se prononcent pas.

Le sondage a été réalisé par téléphone du 6 au 7 avril auprès d'un échantillon de 318 infirmières hospitalières du secteur public de moins de 50 ans, selon la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes: type d'établissement, sexe, âge et ancienneté.