Le gouvernement a confirmé jeudi qu'il voulait repousser à la rentrée l'examen des mesures principales sur la pénibilité au dernier jour de l'examen du dossier des retraites en commission à l'Assemblée, la gauche misant sur une forte mobilisation le 7 septembre.

La commission devait suspendre ses travaux à 13h30 pour les reprendre à 15h, alors que les députés pensaient dans un premier temps finir à la mi-journée.

« Comme cette question (de la pénibilité) doit être revue avec les partenaires sociaux, l'idée est d'examiner les amendements juste avant la séance publique en septembre pour tenir compte des arbitrages entre le gouvernement et les partenaires sociaux », a dit la députée UMP Valérie Rosso-Debord. 

Le ministre du Travail, Eric Woerth, a rappelé la mesure-phare sur la pénibilité: maintien du départ à 60 ans et non 62 ans pour les salariés ayant un taux d'incapacité de 20% du fait d'une usure professionnelle constatée. Mme Rosso-Debord s'est félicitée que « ce gouvernement soit le premier à prendre en compte la pénibilité dans le droit du travail ». Selon elle, quelque 100.000 personnes par an d'ici 2015 pourront bénéficier des dispositifs pénibilité et carrières longues, sur 650.000 départs annuels à la retraite.

Rendez-vous le 7 septembre

Ces explications n'ont pas convaincu la gauche qui relaie l'appel des syndicats à la mobilisation le 7 septembre contre les principales mesures de la réforme des retraites, au moment où les députés commenceront l'examen de cette réforme en séance publique. « Aucune avancée n'a pu être obtenue sur les questions de pénibilité. Seule une forte mobilisation à la rentrée permettrait éventuellement au gouvernement d'entendre le besoin des salariés », a déclaré Marisol Touraine (PS). « Plus le mouvement social sera important, mieux ce sera pour nos débats », a ajouté Roland Muzeau (PCF).

Certains amendements ont cependant été adoptés. Hervé Mariton (UMP) a fait adopter un amendement pour que « systématiquement le compte-épargne-temps puisse être utilisé pour anticiper l'âge de départ à la retraite ». Ce n'était pas le cas dans toutes les branches, selon lui.

Commencés mardi, les travaux de la commission précèdent l'examen en séance publique de la réforme des retraites, qui doit commencer début septembre.