Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a admis que le « message » de l'exécutif sur la prise en compte des carrières longues dans la réforme des retraites avait « du mal encore à passer », en marge d'un déplacement à Paris.

En visite à la célèbre école de cuisine Ferrandi, M. Véran a rapporté que lorsqu'il demandait aux jeunes « jusqu'à quand est-ce que vous allez travailler (...) ils disent 62, 64, et beaucoup m'ont dit 65 ans », alors que les salariés qui ont commencé leur carrière avant 20 ans peuvent partir à la retraite plus tôt que l'âge légal, actuellement de 62 ans.

« Ce qui veut dire que notre message en faveur des carrières longues, voire (...) les carrières super longues, il a du mal encore à passer. Cela montre encore qu'on a ce travail d'explication de la réforme » à faire, a-t-il ajouté.

La stratégie d'explication du gouvernement, après la baisse de 14 points en deux semaines de l'adhésion à la réforme selon l'institut Elabe, n'est-elle pas contre-productive ? On « ne juge pas une stratégie à l'aune d'un sondage, même si on regarde ça évidemment avec intérêt », a répondu M. Véran.

« Pas la réforme la plus populaire du quinquennat »

« Je suis là aujourd'hui, non pas dans un but de convaincre mais déjà pour expliquer, peut-être lever aussi des malentendus parce que nous avons conscience qu'il en reste », a poursuivi le représentant du gouvernement. « Nous ne nions pas encore une fois que la réforme ne soit pas la réforme la plus populaire du quinquennat, mais ça n'a jamais été le cas avec des réformes des retraites », a-t-il dit.

Pour lui, il est « normal que les Français s'interrogent, il ne faut pas leur mentir », et « on va mettre un texte à débattre avec la volonté de convaincre » au Parlement, où le projet de loi sera examiné en commission à partir de lundi. Alors qu'une nouvelle journée de mobilisation sociale aura lieu mardi, M. Véran a accusé les oppositions politiques de « beaucoup de mauvaise foi ».

« Certaines oppositions non seulement nient le fait que les pensions de retraite vont augmenter et qu'il y a beaucoup d'éléments qui sont favorables » dans la réforme « mais en plus oublient de dire que leur contre-projet ça représenterait une augmentation qui irait de 50 à 100% des impôts pour les Français », a-t-il jugé.