Au-delà de la très remarquée revalorisation de 5,3% des pensions de retraite de base, de plus discrètes hausses et nouveautés touchent directement au portefeuille de certains des actuels ou futurs retraités. Voici 3 informations passées plutôt inaperçues, ou à ne pas oublier pour le printemps à venir.
5,3%. Trop ? Pas assez ? La forte hausse des pensions de retraite dépasse certes l'inflation. Mais dans les faits, il ne s'agit ni d'un véritable coup de pouce, ni d'un cadeau gouvernemental : simplement la stricte application d'une formule de calcul des hausses qui engendre une très faible réactivité face à l'envolée des prix.
Les retraites de base ont augmenté l'an passé légèrement en-dessous de l'inflation, tout comme lors des années précédentes. Et elles progressent cette année au-dessus de l'inflation, car la formule se base sur l'indice des prix enregistré sur les deux dernières années.
La fameuse hausse n'est pas encore visible (sauf en Alsace-Moselle) sur les relevés de paiements, puisque ce boost de 5,3% sera effectif sur le versement de la Carsat ou Cnav comptant pour janvier 2024, versé le vendredi 9 février 2024. Mais ce n'est pas la seule « bonne nouvelle » de l'année 2024 pour les actuels et futurs retraités. Voici 3 autres nouveautés passées plus inaperçues.
Retraite : toutes les hausses de pension programmées en 2024
1 - Plafond de la retraite de base : nouvelle hausse, après des années de gel
Pour les futurs retraités 2024. Figé de 2020 à 2022, le plafond de la Sécurité sociale (PASS) a rebondi fortement de 6,9% en 2023, et grimpe une nouvelle fois très significativement en 2024, à 5,4%. Un rattrapage qui a des effets positifs pour ceux qui s'apprêtent à liquider leurs droits à la retraite. Enfin, certains d'entre eux...
Montant annuel | Hausse annuelle |
---|---|
39 732 € | 1,3% |
40 524 € | 2% |
41 136 € | 1,5% |
41 136 € | |
41 136 € | |
43 992 € | 6,9% |
46 368 € | 5,4% |
Source : Les Comptes de la Sécurité Sociale - septembre 2023
Le dégel de ce plafond en 2023 a évité à ceux qui sont partis à la retraite lors des derniers mois, et qui disposaient d'un salaire confortable pendant leurs 25 meilleures années de carrière, de voir leur retraite de base limitée à un maximum de 1 714 euros bruts, seuil maximal. Le bond de 6,9% a permis de remonter ce plafond à 1 833 euros.
Et la nouvelle hausse du PASS de 5,4% porte en 2024 à 1 932 euros bruts par mois la retraite maximum pour la pension de base. Ce plafond s'applique bien uniquement aux nouveaux départs à la retraite, en 2024, à compter du 1er janvier, et uniquement à la pension de base du secteur privé, celle de l'Assurance retraite (via la Cnav ou Carsat) : il n'existe pas de plafond équivalent pour la complémentaire Agirc-Arrco, pour se concentrer sur les ex salariés et indépendants du secteur privé.
2 - Retraite minimum : nouvelle revalorisation, après celle de la réforme
Pour les futurs retraités 2024. Restons sur la pension de base, pour un départ en 2024, mais passons du maximum au « minimum ». Minimum entre guillemets car il n'existe pas de véritable « pension minimum » : uniquement un dispositif vous assurant une retraite minimale si vous cochez toutes les cases : départ à taux plein avec tous vos trimestres, et 30 années de travail effectif pour la majoration. Le mécanisme, le minimum contributif, a été revalorisé au 1er septembre dernier, à l'entrée en vigueur de la réforme des retraites, en grimpant de 684 euros à 709 euros pour le minimum contributif « simple ».
Le minimum contributif et sa majoration éventuelle progressent à nouveau en 2024, au 1er janvier, de 709 à 733 euros pour le minimum contributif et de 848 à 876 euros en cas de majoration complète. Attention : si les conditions ne sont pas remplies au moment du départ, c'est un minimum calculé au prorata de vos trimestres qui vous est attribué.
Montant de la pension | Conditions pour toucher cette pension minimum | |
---|---|---|
Pension de base, versée par l'Assurance retraite (Cnav, Carsat, etc.) | ||
Minimum contributif (MiCo) | 733,03 € | Taux plein |
Minimum contributif (MiCo) majoré | 876,13 € | Taux plein + 120 trimestres cotisés |
Pension complémentaire, versée par l'Agirc-Arrco pour les ex salariés du privé | ||
Pas de pension minimum pour la complémentaire | Montant variable selon votre carrière Attention : si le cumul base + complémentaire dépasse 1 367,51 €, alors le MiCo est réduit |
Source : circulaire Cnav « Revalorisation du Smic au 1er janvier 2024 et incidences en matière de législation vieillesse »
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3 - La fin programmée du malus Agirc-Arrco si vous le payez encore
Pour ceux qui sont partis à la retraite récemment. Depuis le 1er décembre 2023, tous les départs à la retraite d'anciens salariés du privé sont garantis sans malus de la complémentaire Agirc-Arrco ! Le malus ? Ce système vous appliquait une décote temporaire (pendant 3 ans) même si vous partiez à taux plein, le but étant de vous faire travailler plus longtemps.
Suite à l'entrée en vigueur de la réforme des retraites, ce malus n'avait plus aucune utilité. Il a donc déjà disparu pour les nouveaux départs... mais ceux qui sont partis récemment et qui le paient toujours sur leur pension complémentaire doivent encore patienter quelques mois. Le « coefficient de solidarité », nom officiel du malus, « sera supprimé à compter du 1er avril 2024 », donc à partir de la pension Agirc-Arrco du mois d'avril prochain. Aucun remboursement des malus payés ces derniers mois ou à payer en ce premier trimestre 2024 n'est toutefois prévu dans l'accord Agirc-Arrco.
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