Pour faire des économies dans le budget de l'État, certains politiques militent pour un gel des pensions. Une décision impopulaire, qui pourrait toutefois refaire son apparition dans les prochains mois.

C'est une mesure déjà envisagée, mais très vite abandonnée dans un premier temps, pour causes d'élections européennes à venir. Passé ce délai, le gouvernement va-t-il ressortir du tiroir une idée qui risque de faire de très nombreux mécontents, à savoir la sous-indexation, voire le gel total des pensions de retraites ?

En effet, le gouvernement se retrouve sous pression après la dégradation vendredi dernier de la note de sa dette souveraine par l'agence de notation S&P, de « AA » à « AA- », dont la menace planait depuis plusieurs trimestres. Il faudra donc trouver des ressources supplémentaires. Selon un article des Échos, les ministres vont tous, ces prochains jours, être reçus par Bercy pour parler du budget 2025 et de leurs enveloppes respectives.

Sous-indexation ou désindexation totale ?

D'ici-là, plusieurs idées reviennent sur la table. Interrogé sur la pertinence d'une sous-indexation des retraites pour réduire le déficit public dans un entretien à L'Express en date du 23 mai, Antoine Foucher, ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud au ministère du Travail, entre mai 2017 et mai 2020, s'est montré favorable à cette mesure, envisageant même une désindexation, c'est à dire un gel total, des pensions. Une mesure qui devrait selon lui être limité aux retraités les plus aisés.

Mais le sujet est sensible, surtout à l'approche des élections à venir, le 9 juin. Thomas Cazenave, ministre délégué en charge des Comptes publics, s'était ainsi attiré les foudres d'Emmanuel Macron en conseil des ministres début mars, après avoir déclaré sur France Inter fin février que le débat autour de l'indexation des retraites pourrait avoir lieu « pour le projet de budget 2025 ». L'augmentation des pensions de retraite de base, à hauteur de 5,3% le 1er janvier, avait coûté « plus de 14 milliards d'euros », avait souligné le ministre délégué.

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En attendant, du côté du gouvernement, on botte en touche. Interrogé samedi sur une possible désindexation des pensions de retraite et des prestations sociales sur l'inflation l'an prochain, une voie d'économies potentielle, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a répondu qu'aucune décision n'avait été prise. Le ministre a simplement mis en avant les 10 milliards d'euros d'économies dans les dépenses de l'Etat et sa volonté d'aller chercher 10 milliards de coupes supplémentaires en 2024.