Le comité de suivi des retraites, placé auprès du Premier ministre, alerte sur la persistance de déficits prévisibles du système de retraite malgré la réforme de 2023, et réclame de nouvelles mesures pour revenir à l'équilibre.

« Le message pour cette année est que (...) les déficits subsistent, et que, en application de la loi de 2014, le comité est tenu d'alerter sur cette persistance, et de recommander que des réponses y soient apportées », indique cette petite équipe de cinq experts placée auprès du Premier ministre, chargée de jouer un rôle de vigie sur la soutenabilité du système de retraites.

Dans ce rapport rendu public mardi, le comité ne fait pas de recommandations stricto sensu sur les remèdes à apporter, mais balise les possibilités qui s'offrent aux futurs gouvernements. Côté ressources, « la seule piste » serait d'augmenter le taux de cotisation global, estime le comité, qui invite toutefois à bien prendre en compte l'effet global sur l'économie d'une telle mesure.

« Il faudrait s'assurer » que le relèvement des cotisations « soit aussi neutre que possible pour l'activité économique et ne vienne pas indirectement réduire la marge de manœuvre des autres prélèvements », écrit le comité.

« Une remise à plat des règles d'indexation » des pensions ?

Pour assurer l'équilibre, « il faudrait, toutes choses égales par ailleurs, augmenter le taux de cotisation de 0,5 à 0,8 point à court terme, et de 1,5 point à plus long terme », a précisé le président du comité, Didier Blanchet, au quotidien les Echos.

Le comité exclut à court terme d'augmenter l'âge légal, puisque c'est le levier que vient juste d'actionner la réforme controversée de 2023. Néanmoins, il recommande de commencer dès aujourd'hui à réfléchir à un « couplage » de l'âge légal (64 ans aujourd'hui) avec l'espérance de vie constatée, de manière à pouvoir l'augmenter à nouveau si la population vit plus longtemps.

Il recommande également « une remise à plat des règles d'indexation » des pensions. D'une manière générale, il conviendrait de « davantage caler » le calcul des droits à la liquidation de la pension, et les revalorisations ultérieures, sur « les évolutions observées ou les plus probables de la croissance », indique le rapport.