Angoisse, trac... Négocier une augmentation de salaire n'est pas forcément la mission la plus simple à réaliser. Pas moins de 44% des Français se sentent facilement intimidités dans ce genre de moment, selon une étude du cabinet Robert Half, publiée en juillet 2023.

Pourtant, il ne faut pas hésiter. Déjà, parce que c'est la loi. « L'employeur est tenu d'engager chaque année une négociation sur les salaires effectifs, la durée effective et l'organisation du temps de travail », précise l'article L132-27 du Code du travail. Il s'applique aux entreprises « où sont constituées une ou plusieurs sections syndicales d'organisations représentatives ». Une procédure plus automatique dans les entreprises de plus de 50 salariés.

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Entre 1,5% et près de 3% selon les spécialistes

Au-delà de la théorie, quelle augmentation est-il possible d'espérer en 2025 ? « Les salariés doivent s'attendre à des hausses moins élevées que les années précédentes », nous précise Sophie de Heer, consultante rémunération pour Mercer France. Selon les dernières estimations du cabinet, le budget des entreprises alloué aux salaires va progresser de 2,6% en 2025, après 4,95% en 2023 et 4% en 2024.

« Les salariés doivent s'attendre à des hausses moins élevées que les années précédentes »

De son côté, le cabinet LHH prévoit une augmentation des salaires de 2,8%, en moyenne. PageGroup France est moins optimiste : « Les prévisions ont tendance à s'ajuster à la baisse. Lorsqu'on en discute avec nos clients, ils nous parlent plutôt d'augmentations comprises entre 1,5% et 2% en 2025 », précise Laurent Blanchard, directeur général du cabinet, auprès du Parisien.

Une probable déception pour les salariés

Globalement, tous les spécialistes du recrutement prévoient une augmentation plus faible que les deux années précédentes. En cause, une inflation plus contenue en 2024 (probablement à 2,2%, contre 5,2% en 2022 et 4,9% en 2023), ainsi que des incertitudes économiques et politiques.

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« Alors que nous avons vu des augmentations de salaires historiquement hautes en 2023 et en 2024, le marché revient à une forme de normalité, analyse Laurent Blanchard, dans un communiqué. Les hausses de salaires demeurent mais de façon plus ciblée et principalement motivées par des facteurs propres à chaque secteur. »

« Certaines augmentations proposées pourraient donc être déceptives »

« Ce qui est probable, c'est que les salariés aient de plus fortes attentes » que ce qu'ils parviendront à négocier, ajoute Sophie de Heer. « Certaines augmentations proposées pourraient donc être déceptives ».

Qui dit budget en baisse, dit aussi sélectivité. En clair, plutôt que de faire du saupoudrage, les entreprises vont sélectionner les salariés qui vont bénéficier d'augmentations. Si 100% des entreprises prévoient des hausses, seuls deux tiers des salariés seront concernés, d'après Mercer.

Pour certains, « les augmentations pourront aller jusqu'à 6% ou 7% »

Certaines professions seront également plus favorisées que d'autres. « Quand vous faites un métier où il y a de la tension, vous avez plus de poids pour demander une augmentation de salaire car vous savez que vous pouvez retrouver facilement un poste ailleurs », affirme Sophie de Heer, de Mercer France, avant de nuancer : « Néanmoins la performance individuelle reste un point essentiel pour obtenir une augmentation significative. »

« La performance individuelle reste un point essentiel pour obtenir une augmentation significative »

Pour ces profils que les entreprises souhaitent garder, « les augmentations pourront aller jusqu'à 6% ou 7% », chiffre, auprès de MoneyVox, Dany El Jallad, vice-président de Robert Half.

Dans son guide des salaires 2025, le cabinet de recrutement liste les métiers qui ont eu les plus belles augmentations en 2024. « Les secteurs comme la finance et l'IT, qui avaient bénéficié d'importantes augmentations en 2022 et 2023, observent un ralentissement, tandis que les fonctions liées à l'office support et aux RH confirment leur rôle stratégique au sein des entreprises », note Matthieu Imbert-Bouchard, Managing Director de Robert Half.

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Au contraire, « les fonctions support spécialisées et RH tirent leur épingle du jeu cette année avec une augmentation globale de 6% ». En tête des métiers qui ont vu la plus forte augmentation : office manager (+20,5%) ! Les professions juridiques ont eu des hausses supérieures à la moyenne (3,4%), portées par les métiers de juristes RGPD (+8,8%) et juristes (+7%).

Comment bien négocier son augmentation ?

Si vous ne savez comment vous y prendre pour demander une hausse de salaire, ces quelques conseils vous serons utiles. Tout d'abord, « il faut absolument choisir le bon moment », prévient Dany El Jallad, de Robert Half. « Ce n'est pas une discussion à avoir dans un couloir entre deux portes, ça doit être un rendez-vous calé à l'avance ». Généralement, le moment idéal tombe lors des entretiens annuels.

« Ce n'est pas une discussion à avoir dans un couloir entre deux portes, ça doit être un rendez-vous calé à l'avance »

Avant de faire votre proposition, il faut étudier le marché et se renseigner sur la santé financière de sa société. Pour justifier sa proposition d'augmentation, il faut également mettre en avant les résultats obtenus, ses succès et se donner à soi-même un objectif sur l'année à venir.

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En cas de refus, il ne faut pas hésiter à demander les raisons et de négocier éventuellement un autre avantage. Car, mis à part le salaire, vous pouvez demander une prime exceptionnelle ou une meilleure flexibilité du travail avec, par exemple, une augmentation du temps de télétravail.