Pas moins de 82% des Français sont partis en voyage en 2022, selon des données de l'Insee. Mais « Il ne s'agit pas de vacances proprement dites, car il suffit de s'éloigner une seule nuit de son domicile pour être compté comme « partant » », rappelle l'Observatoire des inégalités dans son dernier rapport publié le mercredi 3 juin 2025. En clair, quelques semaines de vacances à l'autre bout du monde équivaut, dans ces statistiques, à un week-end chez des amis à une vingtaine de kilomètres de chez soi.
Malgré ce critère très large, des différences notables sont observées entre riches et pauvres. Neuf Français sur dix (90%) gagnant au moins 3 000 euros mensuels sont partis au moins une fois dans l'année. Cette proportion baisse à huit sur dix (80%) quand les revenus sont compris entre 2 301 euros et 3 000 euros par mois et tombe à moins de deux sur trois (62%) pour les Français les plus modestes, à moins de 1 500 euros mensuels.
Couple, célibataire, avec ou sans enfant... Etes-vous riche, pauvre ou « classe moyenne » ?
Des inégalités existent également en fonction du milieu social : si 93% des cadres supérieurs ont pu voyager hors de leur domicile au moins une fois dans l'année, seulement 76% des ouvriers parviennent à le faire. Et en fonction du nombre de nuits passées à l'extérieur : 26 en moyenne pour les cadres et 11 pour les ouvriers. « Ces derniers partent (donc) moins, mais aussi moins longtemps », analyse l'Observatoire.
Gagnez-vous plus
ou moins que les autres salariés ? *
(50% gagne plus, 50% gagne moins)
* Source : INSEE - Les salaires dans le secteur privé 2023.
Très peu de Français partent aux sports d'hiver
Sans surprise, les différences sont encore plus notables quand il s'agit de partir au ski. Si moins d'un Français sur dix (9%) part à la montagne entre début décembre et fin mars, selon une étude du Credoc publiée fin 2023 et relayée par l'Observatoire des inégalités, cette proportion est bien plus importante pour les milieux aisés.
Pas moins de 20% des cadres supérieurs et 17% des hauts revenus (plus de 2 900 euros mensuels par foyer) prennent la direction des sommets enneigés en hiver. Alors que seulement 6% des ouvriers, employés, catégories populaires ou bas revenus (moins de 1 350 euros mensuels) sont dans ce cas. « Le profil des amateurs de sports d'hiver est plutôt aisé, jeune, urbain », résume ainsi le Credoc.
7 500 euros, 20 000 euros par mois... À partir de combien êtes-vous (très) très riche ?
Ce constat s'explique par les dépenses très importantes entourant la pratique du ski alpin, que ce soit pour le logement, le forfait, le matériel, les cours... Certains salariés de grandes entreprises peuvent, tout de même, obtenir un soutien financier de leur comité d'entreprise, quand d'autres font appel à la famille ou aux amis pour limiter les coûts.
Finalement, « voyager en hiver s'inscrit dans le cadre de loisirs propres aux catégories favorisées », analyse l'Observatoire des inégalités. « On part d'autant plus à cette saison qu'on a l'habitude d'aller au cinéma, de rencontrer fréquemment des amis ou que l'on pratique régulièrement un sport. »