Le gouvernement réfléchit-il à désindexer les pensions de retraite de l'inflation ? Ce bruit qui court depuis quelques jours préoccupe la CFDT Retraités qui a « exprimé son inquiétude ». 

Alors que, chaque année, les pensions de retraite de base sont automatiquement revalorisées en fonction de l'inflation, le gouvernement cherche-t-il à revenir sur ce mécanisme ? La rumeur plane depuis l'annonce de la dégradation de la note souveraine française par l'agence de notation S&P.

Interrogé il y a plusieurs jours sur les mesures envisagées pour réduire le déficit, Bruno Le Maire n'avait ni confirmé ni infirmé, précisant qu'aucune décision n'était prise sur une éventuelle désindexation des pensions. Au même moment, le ministre de l'Économie avait exclu une hausse des impôts.

La CFDT Retraités a exprimé son inquiétude

Dans un communiqué, la CFDT Retraités a réagi et exprimé « son inquiétude face aux rumeurs de désindexation des pensions par le gouvernement en ne revalorisant pas les pensions de base au 1er janvier 2025 ».

Le syndicat a indiqué que « les retraités ont perdu du pouvoir d'achat » et souligné « la nécessité d'une augmentation des pensions en accord avec l'inflation pour maintenir ce pouvoir d'achat ». « Depuis 2017, les retraités ont perdu en moyenne 5% de pouvoir d'achat. Or, si l'inflation se maintient au niveau actuel, les pensions devraient être augmentées entre 2,5 et 3% au 1er janvier 2025. »

Revalorisation de 2,6% en 2025 ?

D'après les estimations provisoires de la Commission des comptes de la Sécurité sociale dans son rapport de mai 2024, avec le calcul en vigueur actuellement, la revalorisation des pensions devrait être de 2,6% au 1er janvier 2025.

Dans l'hypothèse où le gouvernement souhaiterait revenir sur cette valorisation, il devra faire voter la mesure. La revalorisation précédente s'était élevée à 5,3%, malgré une annonce à 5,2% de Bruno Le Maire, qui avait finalement dû se plier à la formule de calcul réglementaire. Le gouvernement peut cependant parfois fixer un taux de revalorisation de manière dérogatoire, mais c'est très rare. La dernière fois remonte à 2019, avec un taux de 0,3% plus faible que l'inflation.