L'essentiel
- Le rendement moyen des fonds euros de l'assurance vie en 2024 est de 2,63% selon l'ACPR, avec des variations selon les contrats.
- Les bancassureurs représentent près de 59% des encours de l'assurance vie individuelle en euros, influençant fortement le taux moyen observé.
- L'évolution des taux d'intérêt impacte les rendements, avec des contrats plus récents bénéficiant d'investissements sur des obligations à plus haut rendement.
2,63%. Voici le rendement moyen des fonds euros de l'assurance vie au titre de l'année 2024 selon les derniers chiffres de l'ACPR, le gendarme des assureurs. Il s'agit bien d'une moyenne : certains contrats ont rapporté bien plus à l'image de ceux commercialisés par les mutuelles (comme Ampli Mutuelle et son taux 3,75%), quand d'autres se retrouvent encore en 2024 à la traîne, à l'image de l'Afer dont le rendement s'élevait à 2,51% ou encore le contrat Nuances 3D de la Caisse d'Épargne qui a affiché une performance à hauteur de 2,05%.
Selon le dernier rapport de l'ACPR, ce taux à 2,63% intègre les bonifications de revalorisation, à l'image des bonus sur encours ou encore ceux liés à la détention d'unités de compte (UC). C'est d'ailleurs pour cette raison que le gendarme de l'assurance met en garde les assurés : « Le taux de revalorisation pour un assuré ne bénéficiant d'aucune de ces bonifications est donc inférieur à ce taux moyen ».
Des disparités importantes
Pour obtenir ce taux moyen de revalorisation, l'ACPR a utilisé « pour chaque assureur, le taux de revalorisation des groupes de contrats, pondéré par les encours, puis l'écart entre les groupes de contrats les mieux et les moins bien revalorisés sont donc calculés ». Selon le gendarme de l'assurance, 50% des contrats ont un taux de revalorisation compris entre 2,21% et 2,95%.
« En 2024, les chiffres sont calculés sur un ensemble de 122 organismes et 32 253 versions de contrats », a par ailleurs précisé l'ACPR à MoneyVox.
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« Les bancassureurs représentent près de 59% des encours de l'assurance vie »
« Certains disent que la moyenne n'est pas très intéressante et que ce qu'il faut regarder c'est contrat par contrat parce qu'il y a des disparités importantes. Mais cette moyenne représente la majorité des épargnants ayant investi sur des fonds en euros puisque la majorité des encours se trouvent chez les bancassureurs », analyse Gildas Robert, directeur exécutif au sein d'Accenture.
En effet, les bancassureurs représentent près de 59% des encours de l'assurance vie individuelle en euros. Les mutuelles, qui ont pourtant servi les meilleurs rendements au titre de l'année écoulée, ne représentent que 2% de l'encours global.
Les bancassureurs « pèsent fortement sur le taux moyen » avec un taux de revalorisation moyen de 2,67%. Les mutuelles ont, elles, servies le taux de revalorisation le plus élevé, soit 3,15%. Si les écarts de rendement entre les types d'organisme sont importants, de grandes disparités sont aussi observées entre les contrats d'un même organisme.
Par ailleurs, les contrats qui servent les taux les moins élevés sont « le plus souvent des anciens contrats fermés à la commercialisation » avec peu d'encours. De même, « certains fonds en euros sur le podium sont des fonds récents sur lesquels il y a très peu d'encours », ajoute Gildas Robert.
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L'impact des nouvelles obligations sur les écarts de performance
« Les nouveaux fonds en euros sont investis sur des obligations à plus haut rendement, contrairement aux vieux contrats et aux vieux fonds en euros, dont les obligations rapportent peu, même si, progressivement, ces obligations à faible rendement investies entre 2015 et 2021 arrivent à échéance », explique encore le directeur exécutif au sein d'Accenture.
« La faiblesse des taux d'intérêt jusqu'en 2021 a exercé une pression sur les revenus financiers des assureurs, notamment les coupons obligataires » qui représentent environ 60% des placements des assureurs vie », rappelle l'ACPR dans son dernier rapport.
Avec la hausse des taux d'intérêt depuis 2022, le taux de rendement du portefeuille des assureurs s'améliore grâce au remplacement d'obligations acquises pendant la période de taux bas par des obligations mieux rémunérées.
La stabilisation des taux de l'assurance vie à moyen terme devrait permettre aux assureurs « de continuer à réinvestir dans des actifs plus rémunérateurs à l'échéance de leurs placements acquis en période de taux bas. En effet, fin 2024, environ 70% des placements obligataires arrivant à échéance dans les quatre prochaines années ont un taux de coupon inférieur à 3% », détaille encore l'ACPR.