Anticiper sa succession n'est jamais facile. Pourtant, il existe un moyen simple de réduire les droits de succession à venir. Ce moyen, c'est l'assurance vie. Placement avantageux durant sa vie, l'assurance vie devient un véritable outil de défiscalisation au moment du décès. Grâce à l'exonération fiscale due aux bénéficiaires pour les primes (versements) réalisées avant et après l'âge de 70 ans, il est possible de réduire les droits de succession dont le mode de calcul fait encore une fois débat à l'occasion du projet de Budget 2026. Un sondage réalisé par l'institut YouGov révèle d'ailleurs que les droits de succession sont mal compris des Français.
Pour les versements avant 70 ans
L'assurance vie présente un avantage fiscal conséquent au décès de l'assuré. Pour les versements effectués avant l'âge de 70 ans, le ou les bénéficiaire(s) profitent d'une exonération fiscale jusqu'à 152 500 euros. Cet abattement est appliqué pour chaque bénéficiaire. Ainsi, si les versements ont bien été effectués avant l'âge de 70 ans de l'épargnant et si les sommes transmises n'excèdent pas ce montant, il n'y aura aucune fiscalité. Un taux forfaitaire de 20% est appliqué, toujours par bénéficiaire, entre 152 500 euros et 700 000 euros, puis le taux est porté à 31,25% au-delà.
Pour les versements après 70 ans
Si, en revanche, les primes ont été versées après les 70 ans de l'assuré, l'abattement fiscal ne s'élève plus qu'à 30 500 euros. Dans ce cas, les intérêts ne sont soumis à aucune taxe et seul le capital est imposé. Par ailleurs, l'abattement fiscal est appliqué sur la base globale et non pas par bénéficiaire et concerne l'ensemble des contrats de l'assuré, qu'ils soient détenus chez le même assureur ou non.
Au-delà de ces 30 500 euros, les sommes transmises sont soumises au régime commun du droit des successions. Le taux appliqué et les abattements complémentaires dépendront alors de la qualité du bénéficiaire. En effet, le conjoint survivant est totalement exonéré de droits de succession sur l'assurance vie, tout comme le partenaire de Pacs en présence d'un testament. Par ailleurs, les enfants et ascendants (parents, grands-parents) bénéficient d'un abattement de 100 000 euros.
| Lien de parenté | Abattement | Barème après abattement |
|---|---|---|
| Entre époux ou pacsés | Exonération | |
| Enfant | 100 000 € | Barème des droits en ligne directe |
| Frère ou sœur | 15 392 € | 35% jusqu'à 24 430 € de part taxable 45% au-delà |
| Neveu ou nièce | 7 967 € | 55% |
| Petit-enfant | 1 594 € | Barème des droits en ligne directe |
| Autre héritier ou légataire (dont parents au-delà du 4ème degré) | 1 594 € | 60% |
A savoir : en cas d'héritage « par représentation », les barèmes et abattements sont plus avantageux.
Ces 5 personnes que vous ne pouvez pas mettre dans la clause bénéficiaire d'une assurance vie
L'avantage de détenir deux contrats distincts
L'épargnant a la possibilité de détenir plusieurs contrats d'assurance vie. Ils peuvent évidemment être dédiés à des projets différents, mais également permettre de faire profiter pleinement des meilleurs avantages fiscaux à tous les bénéficiaires.
Le contrat sur lequel l'épargnant verse après l'âge de 70 ans est potentiellement plus intéressant pour votre conjoint, vos enfants, soit ceux entrant dans la ligne directe de succession, car la fiscalité successorale - même hors assurance vie - est plus avantageuse dans leur cas.
En revanche, si le souscripteur n'a pas de lien de parenté avec le bénéficiaire ou un lien très éloigné, l'exonération de 152 500 euros appliquée pour les versements faits avant 70 ans est plus avantageuse.