À l'occasion de la semaine de l'investissement responsable qui se tient du 25 septembre au 5 octobre 2024, MoneyVox s'est intéressé à l'épargne responsable. Si les Français ont une volonté forte de donner du sens à leur épargne, il n'est pas toujours facile de faire la part des choses. Tous les fonds labellisés sont-ils vraiment verts et éthiques ? Comment éviter le greenwashing ? Voici 3 conseils pour verdir votre épargne.

Les Français se demandent de plus en plus aujourd'hui où placer leur argent de façon responsable. Malgré la disponibilité de nombreux supports tels que l'assurance vie ou le Plan épargne retraite (PER), il est difficile de faire le tri entre les différents placements. Comment choisir ses investissements éthiques et verts ?

Depuis 2022, les contrats d'assurance vie multisupports et les PER doivent proposer des fonds ISR (label d'Etat pour l'investissement socialement responsable), Greenfin (label d'Etat pour les produits dédiés à la finance « verte »), et Finansol (label dédié à la finance solidaire). Une obligation certes pour les assureurs, courtiers et banquiers qui proposent ce type de placements mais aussi une vraie demande des clients.

Selon l'Association française de la gestion financière (AFG), à fin 2023, l'Investissement Responsable (IR) atteint 2 531 milliards d'euros, en hausse de 5,8% par rapport à 2022.

Selon une récente étude réalisée par Altaprofits (1) , « seuls 9% des épargnants ont privilégié des produits plus responsables pour l'environnement et la société ». Vous souhaitez aussi investir responsable, voici trois conseils pour vous y aider.

1. « Ne pas s'arrêter aux labels »

Les labels restent des indicateurs. « Il ne faut pas s'arrêter aux labels et chercher plus de transparence », explique Joseph Choueifaty, cofondateur de Goodvest. Vous voulez investir de façon « responsable » sans avoir une cause précise à soutenir, les fonds labellisés ISR (investissement socialement responsable) permettent de distinguer des placements plus « éthiques » que la moyenne. Si vous privilégiez le côté solidaire, mieux vaut se tourner vers les fonds labellisés Finansol. Le label Greenfin oriente vos investissements vers des entreprises œuvrant pour la transition écologique.

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Mais les épargnants semblent rester méfiants. Selon une étude publiée par Goodvest en mai 2023, 41% des sondés « expriment une forte défiance envers les promesses écoresponsables des acteurs financiers ». Selon un sondage réalisé par le Forum pour l'investissement responsable (FIR) publié ce mecredi 25 septembre (2), seuls 13% des épargnants français ont investis dans un fonds labellisé ISR (Investissement socialement responsable). Par ailleurs, moins de la moitié des Français (45%) estiment « pouvoir avoir un impact réellement positif sur l'environnement et la société au travers de leur épargne », selon ce même sondage.

Des études ont d'ailleurs montré que les fonds labellisés disponibles en unités de compte dans vos contrats d'assurance vie et de PER, ne sont pas toujours si verts. Déjà en 2022, Epsor, spécialiste de l'épargne salariale et de la retraite, avait analysé 814 fonds d'investissements afin d'identifier ceux qui répondent le mieux aux enjeux environnementaux. Alors que déjà en 2021, 80% des fonds labellisés possédaient au moins une entreprise en portefeuille du secteur des énergies fossiles, ce chiffre est passé à 87% en 2022. Au mois de mars 2023, la Banque de France avait par ailleurs estimé dans une note que « si l'on se place du point de vue d'un investisseur choisissant un fonds labellisé et un fonds non labellisé au hasard, il y a 47% de risque que le fonds labellisé soit moins vert que celui non labellisé ».

2. Vérifier les listes d'exclusion

Ce qui nous amène à notre deuxième conseil : s'intéresser aux listes d'exclusion. Pour les fonds labellisés ISR, il existe plusieurs listes et notamment les exclusions sectorielles : « il faut notamment vérifier si les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) sont exclues de ces fonds. Ce n'est pas systématique », précise le cofondateur de Goodvest. D'autres secteurs peuvent aussi être exclus des fonds labellisés tels que l'alcool, le tabac, l'armement, le nucléaire. L'épargnant peut d'ailleurs retrouver ces information sur la fiche d'informations du fonds choisi.

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3. S'intéresser aux fonds qui respectent l'Accord de Paris

Pour aller plus loin, l'épargnant peut aussi chercher plus de transparence sur l'impact réel de son investissement. Pour choisir votre placement il est donc intéressant de savoir où il se situe par rapport à l'accord de Paris. Ce dernier vise à « rendre les flux financiers compatibles avec un faible niveau d'émission de gaz à effet de serre » afin de limiter un réchauffement global de la planète à moins de 2°C.

Selon le cofondateur de Goodvest, « seulement 0,2% des fonds respectent l'accord de Paris et on a beaucoup de greenwashing y compris dans les fonds labellisés ». Il est possible de connaître l'impact carbone de son épargne. Pour cela, il faut vous rapprocher du distributeur de votre contrat. « Si l'on n'obtient pas de réponse, ce n'est pas bon signe », ajoute Joseph Choueifaty.

(1) Étude réalisée par Ifop du 2 au 8 avril 2024, auprès d'un échantillon de 2 402 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

(2) Sondage réalisé entre le 26 et 30 août 2024 auprès d'un échantillon de 1007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.