Alors que le contexte géopolitique inquiète, l'épargne des ménages atteint des taux records ces derniers temps. En France, il s'établit aujourd'hui « à des niveaux plus élevés qu'avant la crise sanitaire. Depuis le quatrième trimestre 2023, il repart même à la hausse et atteint 18,5% au quatrième trimestre 2024 », explique l'Insee dans sa note de conjoncture publiée mercredi 18 juin.
Un haut niveau qui s'explique surtout par... L'épargne des retraités ! L'institut a fait cette conclusion étonnante, pour l'année 2024, grâce aux données anonymisées relatives aux comptes bancaires d'un échantillon de 180 000 ménages représentatifs de la clientèle de La Banque Postale, dont il dispose pour ses études (1).
Pour ces clients, le constat est le même qu'au niveau national : le revenu disponible des ménages a tendance à être en hausse, les dépenses de consommation ralentissent et le taux d'épargne augmente. Excepté quelques catégories comme les plus jeunes et les moins aisées, toutes les tranches d'âge ont ainsi vu leurs revenus à la hausse.
Revalorisations de pensions de retraite
« Quel que soit le niveau de revenu, c'est parmi les plus âgés que la hausse du taux d'épargne en 2023 et 2024 est la plus forte. Ainsi, dans l'échantillon de données bancaires mobilisées dans cette étude, les personnes âgées de 65 ans ou plus ont contribué pour environ deux tiers de la hausse du taux d'épargne entre 2023 et 2024 », détaille ainsi l'Insee.
« Les personnes âgées de 65 ans ou plus ont contribué pour environ deux tiers de la hausse du taux d'épargne entre 2023 et 2024 »
Comment l'expliquer ? « Cette augmentation de l'épargne en 2024 chez les plus âgés provient de la forte progression de leur revenu, en particulier pour les plus modestes, portée par les revalorisations de pensions de retraite qui ont répercuté, avec retard, l'inflation survenue en 2023. » Dans le même temps, « la consommation des retraités n'a pas réagi ». Cela a donc entraîné une nette hausse de leur épargne, « notamment chez les plus modestes ».
(1) L'insee précise que ces données « ne sont pas tout à fait représentatives de la population française », mais « qu'elles permettent d'apporter un éclairage sur l'évolution de l'épargne depuis 2020, et notamment d'identifier les ménages qui ont épargné plus en 2024 qu'en 2023 ».