Retour en arrière. Début 2023, la flambée d'inflation qui touche la France et l'Europe depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine atteint un pic, culminant à 6,4% (hors tabac). A l'époque, les associations et les pouvoirs publics s'inquiètent d'une « épidémie » de précarité financière. Dans ce contexte, MoneyVox publie les résultats d'un sondage : 36% des personnes interrogées, plus d'une sur trois donc, déclarent avoir été à découvert au cours des 12 derniers mois. Et, parmi elles, un quart environ l'a été tous les mois.
Deux ans plus tard, l'inflation a retrouvé un niveau plus tolérable : 0,9% en moyenne sur les 6 premiers mois de 2025. Ce repli a-t-il enlevé un peu de pression budgétaire des épaules des ménages français ? Ils sont en tout cas un peu moins nombreux à finir le mois dans le rouge, montre la 3e vague de notre étude, réalisée en partenariat avec YouGov France, sur les Français et le découvert bancaire (1).
La part des sondés déclarant avoir été au moins une fois à découvert sur la dernière année est en baisse : 31%. Autre indice d'une relative détente, 67% des personnes interrogées ont la sensation d'avoir été plus souvent à découvert lors des 12 derniers mois, contre 77% en 2023. Elles sont également plus optimistes pour l'avenir : 39% estiment que le nombre de découverts subis va baisser dans les mois à venir (26% en 2023), quand 34% pensent l'inverse (53% en 2023).
« 13% des sondés subissent un déséquilibre récurrent, voire permanent, entre leurs ressources et leurs dépenses »
La situation reste toutefois très compliquée pour 7,75% des sondés, qui passent dans le rouge tous les mois, un chiffre relativement stable par rapport aux précédentes vagues de notre sondage, en 2023 (7,92%) et 2022 (8,51%). Ils sont aussi 5,27% à être à découvert entre 5 et 11 fois par an. Ce sont donc 13% des sondés qui subissent un déséquilibre récurrent, voire permanent, entre le niveau de leurs ressources et celui de leurs dépenses.
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Les découverts de 200 euros et plus en hausse
Moins de 100 euros : dans 26% des cas, les découverts subis restent d'assez faibles montants. Ces petits découverts sont d'ailleurs plus fréquents qu'en 2023 (22%). Dans le même temps, la part des découverts de 200 euros et plus a également grossi : plus d'une fois sur deux (51% précisément), ils atteignent ce montant, contre 45% il y a deux ans.

Des Français relativement « protégés » par l'autorisation de découvert
Heureusement, ces découverts ne donnent pas toujours lieu à des catastrophes. 90% des Français ayant subi un solde négatif expliquent bénéficier d'une autorisation de découvert. Ils sont plus nombreux qu'il y a deux ans (86%). Parfois décrié, le découvert autorisé reste une protection contre l'avalanche de frais facturés par les banques en cas d'incidents de paiement.
Pour autant, cette protection n'est pas toujours suffisante. 9% des personnes à découvert, d'abord, n'ont pas l'autorisation de passer en négatif. 35% de ceux qui l'ont ensuite expliquent avoir dépassé le montant maximal autorisé. En clair, 44% des personnes interrogées ont été récemment sous la menace d'incidents de paiement. Avec le risque d'aggraver encore leurs difficultés : en 2023, nous avions calculé qu'un dépassement de découvert de 200 euros pendant sept jours entraînant le rejet de 2 prélèvements de 9,90 et 127 euros, et la mise en attente d'un chèque de 42 euros générait près de 76 euros de frais.
Le coût affolant des frais de dépassement de découvert facturés par votre banque
(1) Enquête réalisée par YouGov France auprès de 1 032 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 12 au 14 août 2025.