Société Générale perd plus de 7%, BNP Paribas plus de 5% et Crédit Agricole plus de 4% ce lundi matin au lendemain de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale.

C'est la douche froide ce lundi matin pour les valeurs bancaires. A la Bourse de Paris, elles font partie des plus fortes chutes. A 11h45, le titre de la Société Générale plonge de près de 7,5% à 24,09 euros, celui de BNP Paribas fond de 5,35% à 62,82 euros et celui du Crédit Agricole dévisse de 4,82% à 13,93 euros.

L'annonce, dimanche soir, par Emmanuel Macron de la dissolution de l'Assemblée nationale suite aux résultats des élections européennes, avec l'arrivée en tête du scrutin en France du Rassemblement national mené par Jordan Bardella, a provoqué un séisme politique. Or le secteur financier est particulièrement sensible à cette notion de stabilité « qui a des conséquences directes sur la confiance des investisseurs et des consommateurs. L'incertitude accroît la prime de risque immédiatement », analyse le site Zone Bourse.

« Les banques françaises figurent parmi les plus solides d'Europe »

« Les banques françaises figurent parmi les plus solides d'Europe. Il n'y a pas de risque pour les clients des banques. La baisse de valorisation est liée à la conjoncture électorale », rassure l'économiste Philippe Crevel.

Les entreprises dont une partie des revenus dépend des contrats de concession signés avec l'État sont également malmenées : Vinci chute de 5,60% à 104,55 euros. Dans ce contexte, le CAC 40 recule de près de 2,18% à 7 827 points.

« Cette situation d'incertitude pourrait créer une évolution chaotique des marchés »

Si, avec sa dissolution, Emmanuel Macron espère clarifier la situation politique en France, les analystes sont plutôt pessimistes sur la possibilité du président de la République de retrouver une majorité. « Obtenir cette majorité ne devrait pas être facile, car le parti de Macron semble affaibli », a lancé dans la matinée Raphaël Brun-Aguerre, expert chez JPMorgan.

« Cette situation d'incertitude pourrait créer une évolution chaotique des marchés au cours de la période » qui va suivre ce scrutin, analyse Sebastian Paris-Horvitz, directeur de la recherche du gérant d'actifs LBP AM.

« Le risque politique est d'ordinaire très bas en France car le Président a de larges pouvoirs et le vote majoritaire à deux tours assure en général des majorités stables. Les derniers événements créent de l'incertitude à un moment où les derniers résultats, économiques comme budgétaires, sont assez médiocres », ajoute Bruno Cavalier, le chef économiste d'Oddo BHF, cité par Zone Bourse.

Le taux d'intérêt de la dette française grimpe

Autre conséquence : l'euro s'inscrit en nette baisse face au dollar ce lundi matin. Vers 9h40, il a reculé de 0,5% face au billet vert à 1,0758 dollar. En raison de l'incertitude sur les résultats des élections législatives en France, la pression sur la monnaie unique devrait se poursuivre au moins jusqu'aux résultats le 7 juillet.

Mais il y a surtout un très mauvais signal déjà envoyé à Paris par les investisseurs. Ainsi, le marché obligataire, où la France emprunte pour financer en partie sa dette, a vu son taux d'intérêt grimper. Sur les emprunts à dix ans, le taux est passé à 3,16% contre 3,1% à la clôture de vendredi.

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