La Bourse de Paris se dirige vers une ouverture en baisse lundi, le regain d'incertitude politique après la décision du président Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale à la suite des élections européennes étant de nature à plomber les marchés.

Le contrat à terme du CAC 40 reculait de 0,92% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance. Vendredi l'indice avait terminé en repli de 0,48% après la publication de chiffres plus solides que prévu pour l'emploi américain, qui ont éloigné la perspective d'une baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) américaine.

Lundi matin, le contexte politique européen occupe l'esprit des investisseurs : les élections européennes ont été marquées par une poussée de l'extrême droite dans plusieurs pays mais sans bouleverser les grands équilibres à Bruxelles.

L'arrivée en tête du scrutin en France du Rassemblement national mené par Jordan Bardella, avec quelque 32% des voix, a toutefois provoqué un séisme politique et la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron. Le parti Renaissance du président Macron n'a recueilli qu'environ 14,5%.

Avec la dissolution, Emmanuel Macron fait « un pari extrêmement risqué » même s'« il y aura certainement des comportements de vote très différents » entre législatives et européennes, estime l'historien Jean Garrigues. « Ces élections vont mettre les Français devant le fait accompli : est-ce qu'on veut un gouvernement RN ? ».

« L'économie et la société françaises risquent d'accuser de nombreux contrecoups, tant sur le plan de la croissance que sur celui de ses finances ou de ses avancées sur les grands chantiers d'avenir », préviennent les analystes du cabinet RichesFlores Research.

Le contexte global « promet une grande instabilité financière dont on voit mal comment elle ne se soldera pas par un risque majeur de tensions sur le coût de la dette française, que les agences de notation pourraient avoir tout loisir de » dégrader, ajoutent-ils.

Le taux d'intérêt de l'emprunt de l'Etat français à dix ans a terminé à 3,10% à la clôture de vendredi, sur le marché obligataire. L'euro était lesté lundi à 8h15 par le résultat des élections européennes et perdait 0,46% par rapport au dollar à 1,0751 dollar pour un euro.

Le principal événement de la semaine sera la réunion du comité de politique monétaire de la Réservé fédérale (Fed) américaine. La Fed devrait maintenir ses taux à leur plus haut niveau en 20 ans car l'inflation reste forte aux Etats-Unis. Plusieurs indicateurs d'activité et d'inflation en Europe et aux Etats-Unis attireront également l'attention des investisseurs.

Valeurs à suivre

LVMH : le numéro un mondial du luxe a nommé une nouvelle directrice financière adjointe, Cécile Cabanis, qui sera amenée à succéder à l'actuel directeur financier du groupe, Jean-Jacques Guiony, selon un communiqué publié vendredi.

Stellantis : le rappel massif de véhicules Citroën en raison d'airbags défectueux, qui concerne déjà 605 772 modèles C3 et DS3 dans le monde, touche également certains modèles C4, DS4 et DS5 mais sans immobilisation des voitures, a indiqué Stellantis vendredi.

Airbus : l'opérateur satellitaire principal des Emirats Arabes Unis Yahsat a commandé deux nouveaux satellites de télécommunications géostationnaires à Airbus, a annoncé lundi le constructeur européen, fragilisé par les coûts et la concurrence dans le spatial.