Au cours du premier semestre 2025, l'indice boursier Stoxx 600 Banks, composé des principaux établissements bancaires européens, a enregistré une progression de près de 30%, « soit sa meilleure performance depuis 1997 », comme le précise Benjamin Frazer, associé chez Investeam.

Les actions des banques françaises, cotées à Paris, ont particulièrement bien tiré leur épingle du jeu, surpassant largement l'évolution du CAC 40, l'indice de référence de la place parisienne qui progresse de moins de 5% depuis le 1er janvier 2025.

Société Générale s'est notamment distinguée, avec un cours de Bourse multiplié par deux depuis le début de l'année.

Les résultats au rendez-vous

Désormais, son titre se négocie à un niveau proche de son sommet atteint en 2017, porté par le plan de redressement de son nouveau directeur général, Slawomir Krupa.

Le redressement de la rentabilité de la banque de détail en France est bien engagé, soutenu par une progression des revenus et de nouvelles réductions de coûts, comme en témoigne la publication de ses résultats pour le deuxième trimestre 2025.

Bref, de quoi nourrir l'appétit des investisseurs selon la banque suisse UBS. En effet, ces résultats solides ont permis à la banque de la Défense de revoir à la hausse ses objectifs financiers pour cette année.

Une très bonne nouvelle pour les actionnaires de la Société Générale

Société Générale a ainsi affiché un résultat net part du groupe en hausse de 30,6% sur un an, atteignant 1,45 milliard d'euros, un chiffre supérieur aux prévisions des analystes.

Du reste, les résultats de ce début d'année ont été également bons pour les deux autres établissements bancaires cotés à la Bourse de Paris : BNP Paribas et Crédit Agricole. L'action de la première grimpe de plus de 30% depuis le début de l'année, et de plus de 20% pour la seconde.

Le mouvement de baisse des taux salutaire

Il faut dire que, dans le sillage du récent mouvement de baisse des taux d'intérêt initié par la Banque Centrale Européenne (BCE), la plupart des établissements bancaires français ont commencé à rouvrir progressivement les vannes du crédit, ce qui devrait continuer à soutenir leurs revenus en 2025, en particulier dans le secteur de la banque de détail, en France.

Par ailleurs, la diversification croissante de leurs modèles économiques, en particulier dans les métiers de la banque de financement et d'investissement, constitue un atout stratégique indéniable, susceptible de maintenir durablement leur rentabilité et leurs bénéfices dans les trimestres à venir.

Une valorisation encore attractive

Du reste, malgré la récente progression de leur cours de Bourse, notamment pour la Société Générale, les investisseurs conservent une forte appétence pour le secteur bancaire.

Ce regain d'intérêt s'explique en grande partie par leurs niveaux de valorisation qui demeurent encore attractifs.

Ainsi, leur ratio « Price-to-Book (P/B) » - rapport entre la valorisation boursière et la valeur comptable de l'entreprise - reste encore inférieur à 1 pour la plupart des banques européennes, y compris pour les établissements tricolores cotées à la Bourse de Paris.

C'est d'ailleurs, ce qui fait sans doute dire à Scander Bentchikou, associé-gérant en charge des secteurs banque, assurance et immobilier chez Lazard Frères Gestion, « que leur potentiel de rattrapage de long terme semble encore important ».

A titre de comparaison, JPMorgan, première banque mondiale en termes de capitalisation, se négocie actuellement à plus de deux fois la valeur du ratio P/B, soulignant l'écart de perception entre les établissements européens et américains.

Malgré les éventuels risques à venir

Toutefois, compte tenu du contexte économique morose dans l'Hexagone, de nombreux spécialistes redoutent une hausse significative du nombre de défaillances d'entreprises, en particulier parmi les petites et moyennes entreprises.

Un tel scénario aurait pour conséquence directe une augmentation des provisions que les établissements bancaires seraient contraints de constituer, afin de se prémunir contre une vague potentielle de défauts de paiement.

Cet environnement économique appelle donc les investisseurs à la prudence. C'est pourquoi il est conseillé aux épargnants envisageant d'investir dans les valeurs bancaires d'adopter une approche de long terme, en veillant à diversifier leurs placements sur plusieurs titres du secteur, afin de limiter les risques.

Il est également essentiel de garder à l'esprit que tout investissement en Bourse comporte un risque de perte en capital, inhérent à la volatilité des marchés boursiers.

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