Les marchés de capitaux, dont la Bourse, auront un rôle important à jouer comme sources de financement pour les entreprises dans l'économie post-Covid, ont estimé mercredi des acteurs du secteur, prônant la nécessité d'une éducation financière.

« Nous estimons le besoin d'apports externes de fonds propres à environ 50 milliards d'euros pour rétablir des ratios prudents pour les entreprises présentant avant la crise une situation saine », a affirmé le sous-gouverneur de la Banque de France Denis Beau, au cours d'une conférence sur les financements de marchés post-Covid pour les entreprises. Une grande partie de ce montant pourrait être, selon lui, financée par « l'appel au marché et au capital-investissement », tandis que « compte tenu de la petite taille de nombre des entreprises concernées, jusqu'à une vingtaine de milliards d'euros pourraient nécessiter l'appui d'un dispositif public ».

« On pourrait en particulier souhaiter que la Bourse redevienne une source de financement pour les entreprises à l'heure où les valorisations semblent généralement favorables », même si « cela ne peut constituer une solution pour tous, notamment au regard des exigences de liquidités des marchés cotés », a souligné Denis Beau. « L'arrivée des investisseurs particuliers sur les marchés actions doit s'accompagner d'une éducation renforcée », et ce sujet « doit être le souci de chacun des intermédiaires financiers », a-t-il insisté.

« Du côté des entreprises françaises, il y a eu énormément de progrès, mais il n'en demeure pas moins qu'il y a un fort besoin de cet accompagnement », notamment face à la « grande complexité du financement pour les petites entreprises », a souligné Agnès Lepinay, présidente de l'Observatoire du financement des entreprises par le marché (OFEM).

15 000 prêts participatifs

La « complémentarité et la fluidité » entre les différentes sources de financement est un point « essentiel pour les années à venir », a-t-elle indiqué, préconisant « un gros effort de simplification des règles » au sein des marchés de capitaux, notamment à l'heure où l'érosion de la cote se poursuit. De son côté, le capital-investissement a « un rôle également important à jouer » dans le financement des entreprises plus petites, mais « encore faudra-t-il convaincre les entreprises qui restent réticentes », estime Denis Beau.

Le renforcement de la structure financière des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) devrait, selon lui, pouvoir s'appuyer sur les dispositifs de prêts participatifs soutenus par l'État (PPSE): « cela pourrait concerner 15 000 PME et ETI pour un montant de l'ordre de 14 milliards » d'euros.