« Le caractère inédit des conditions macro-économiques actuelles ainsi que l'instabilité sur le plan international rendent l'évolution des taux de crédit difficilement prédictible, complexifiant par là-même la capacité des ménages à se projeter dans un achat immobilier ». Le baromètre SeLoger sur l'évolution du marché immobilier au premier semestre, publié ce mardi, fait état d'un bilan très contrasté.
« Alors même qu'il y a quelques mois encore tout donnait à penser que les taux s'afficheraient à 3% en moyenne cet été, ils sont au contraire repartis en sens inverse pour atteindre désormais les 3,35%, +0,15 point de pourcentage de plus qu'il y a encore 3 mois », constate SeLoger.
Période plus calme pour le crédit immobilier
Mais d'après plusieurs courtiers, les taux immobiliers semblent se stabiliser en ce début d'été. « Alors que l'été s'installe et que le marché immobilier entre dans une période traditionnellement plus calme, les taux de crédit immobilier confirment leur stabilisation. Cette accalmie donne aux emprunteurs l'opportunité de concrétiser leurs projets dans un environnement encore favorable, malgré un léger regain de tension sur les marchés obligataires », explique Caroline Arnaould, directrice générale de Cafpi.
Les taux moyens dans les banques début juillet
- Sur 15 ans : 3,16% d'après Meilleurtaux, 3,09% chez Cafpi, 2,89% selon Pretto.
- Sur 20 ans : 3,27% d'après Meilleurtaux, 3,16% chez Cafpi, 3,03% selon Pretto.
- Sur 25 ans : 3,35% d'après Meilleurtaux, 3,28% chez Cafpi, 3,11% selon Pretto.
Taux moyens constatés par les réseaux de courtage, sur la base des barèmes fournis par les banques. Ils ne tiennent pas compte du coût de l'assurance emprunteur.
Crédit immobilier : si votre banque vous propose un taux plus élevé... c'est illégal !
Bien que la Banque Centrale Européenne (BCE) ait enclenché une nouvelle baisse de ses taux directeurs en juin, elle ne devrait pas les bouger ce mois-ci, avant une éventuelle nouvelle baisse à l'automne. Le taux d'intérêt auquel l'État français emprunte sur les marchés financiers sur une durée de 10 ans (OAT 10 ans), l'un des indicateurs de référence des banques pour fixer les taux immobiliers, tourne autour de 3,2%, ce qui limite leurs marges pour baisser davantage leurs taux.
Les banques prudentes
« On aurait pu s'attendre à une répercussion plus immédiate sur les taux des crédits immobiliers. Mais les banques restent prudentes : elles attendent une baisse plus structurelle du coût de refinancement avant d'ajuster leurs grilles », analyse Pierre Chapon, co-fondateur du courtier Pretto.
Si les taux se stabilisent dans la torpeur estivale, les établissements bancaires ciblent attractives les jeunes acheteurs. C'est le cas du LCL avec un prêt complémentaire à un taux de 0,90% (jusqu'à 50 000 euros), à condition que le bien soit classé A, B ou C.
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Cette simulation ne prend pas en compte le coût de l'assurance emprunteur.
De son côté, Banque Populaire propose de « doubler » le montant du PTZ (jusqu'à 25 000 euros). La Caisse d'Épargne offre elle un prêt à taux préférentiel, si l'acheteur améliore le DPE du logement d'au moins deux classes.
« Les primo-accédants ont enfin retrouvé un levier de négociation. Aujourd'hui, ce sont eux que les banques cherchent à séduire. Bien informés, ils savent qu'ils peuvent obtenir mieux qu'un taux moyen s'ils actionnent les bons dispositifs », analyse Pierre Chapon.