Les prix du gaz n'en finissent pas de flamber. Après avoir augmenté de plus de 30 % depuis janvier, les tarifs réglementés augmenteront de nouveau en octobre et probablement en novembre et décembre aussi. Et si c'était le moment de passer aux offres de marché à prix fixe ?

Le coup de grâce est tombé mardi en début d'après-midi. Les tarifs réglementés du gaz s'envolent de 12,6% au 1er octobre. Cette nouvelle hausse spectaculaire, dans une période de crise de l'énergie qui a contraint le gouvernement à proposer un chèque énergie de 100 euros à 6 millions de ménages, succède à celles de 10% en juillet, de 5% en août et de 8% en septembre dernier. Pour autant, « ce n'est pas une surprise, explique Julien Teddé, co-fondateur de Opéra énergie, spécialisée dans le courtage en électricité et en gaz. La formule de calcul, qui se base sur les prix du gaz naturel sur le marché de gros, nous donne une visibilité sur environ trois mois. D'ailleurs, les tarifs réglementés augmenteront encore en novembre et en décembre dans des proportions quasi similaires. »

Sur BFMTV, Antoine Autier, responsable du service des études de l'UFC-Que Choisir, a évalué l'impact de ces hausses répétées à « une augmentation annuelle de 30% de la facture » depuis le début de l'année 2021.

Et 2022 ? « Impossible de savoir car le marché du gaz a quitté le monde de la raison », estime Julien Teddé qui rappelle aussi que les prix du gaz et de l'électricité sont interconnectés puisque le gaz permet de faire tourner les centrales qui produisent l'électricité dont les tarifs réglementés pourraient augmenter eux aussi de 10% en février prochain. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) prévoit de son côté un maintien des prix de l'énergie très élevé jusqu'à la fin de l'hiver avant un retour à la normale en 2023.

Electricité : le réflexe pour éviter la prochaine flambée des tarifs réglementés d'EDF

Un hiver difficile pour 5 millions de foyers

En attendant, les prix vont continuer à augmenter pendant tout l'hiver. Que faire ? « D'abord il faut évaluer sa consommation et ses pratiques au quotidien pour les améliorer, pose Julien Teddé. On peut aussi conseiller d'isoler son logement ou de changer son matériel de chauffage mais ce sont des travaux coûteux malgré les aides du dispositif MaPrimeRenov'. Mais la meilleure chose à faire est de comparer son contrat et les offres du marché sur un temps long pour ne pas subir les variations des TRV. »

Sur le marché français, 7,6 millions de consommateurs sur 10,7 millions ont souscrit un contrat en offre de marché. 3 millions de foyers sont donc directement concernés par la hausse actuelle des tarifs réglementés, dont la disparation est actée pour 2023. Mais ils ne sont pas seuls : il faut ajouter environ 2 millions de consommateurs (sur les 7,6 millions) dont l'offre de marché est dite indexée sur les TRV, soit un total de 5 millions de personnes. Pour se protéger, les experts interrogés par MoneyVox préconisent les offres fixes car le prix du megawattheure hors taxe au moment de la signature du contrat est figé pendant 12, 24, 36 ou 48 mois. 5,6 millions de foyers en bénéficient avec un gain qui peut atteindre jusqu'à 16% au regard des tarifs réglementés d'aujourd'hui même en cas de hausse de l'abonnement ou du niveau de taxation (25% du total environ). Mais potentiellement plus si les cours continuent à augmenter.

Mais quelles sont aujourd'hui les offres les moins chères ? Voici le relevé effectué ce mardi par MoneyVox sur le comparateur du médiateur de l'énergie (energie-info.fr). Pour ce faire, nous avons repris les deux profils moyens de consommateur qui sont utilisés par la CRE dans ces observatoires de marché.

Client avec une consommation limitée

Dans le premier cas, un client au tarif réglementé Base d'Engie avec une consommation annuelle de 750 kWh (usage cuisson) a une facture annuelle de 177 euros par an. En prenant une offre à prix bloqué, il peut réaliser quelques euros d'économies tout de suite et se prémunir des hausses à venir.

  • Cdiscount énergie, offre gaz naturel, prix garanti deux ans : 147 euros puis 167 euros / an

Client qui se chauffe au gaz

Ce client type au tarif B1 (niveau 2) a une consommation annuelle de 17 000 kWh (usage chauffage) et doit débourser 1 544 euros par an avec les tarifs réglementés d'Engie. Et pourtant, il existe de très nombreuses offres plus intéressantes. Pour la grande majorité, le gain est de 100 euros par an mais l'offre la plus avantageuse offre une ristourne de 250 euros, soit plus de 20 euros par mois.

  • EDF, Avantage Gaz, prix du kWh garanti 4 ans : 1 317 euros / an
  • Eni, Webeo, prix du kWh garanti 1 an : 1 399 euros / an

Iberdrola suspendu par le médiateur

Dans la première version de l'article, plusieurs offres du fournisseur Iberdrola étaient proposées comme avantageuse. Mais ce jeudi, « le médiateur recommande aux consommateurs ayant souscrit un contrat avec IBERDROLA en août ou en septembre 2021 de vérifier que les prix figurant sur leur contrat et la durée du contrat sont bien conformes à ceux annoncés. » En attendant, les offres Iberdrola ont été retirées du comparateur. Le médiateur national de l'énergie a effectué un signalement à la DGCRRF.

Sachez dans tous les cas, que même si vous prenez une offre à prix fixe, vous pouvez résilier votre contrat à tout moment si vous trouvez mieux ailleurs. La démarche est gratuite, sans frais, sans coupure et rapide.

Gaz : Jusqu'à 250 euros d'économie sur votre facture