Les professionnels de l'immobilier broient du noir après le résultat des élections législatives. Ils anticipent une baisse des prix et un ralentissement d'activité jusqu'à la fin de l'année.

Un été compliqué pour le marché immobilier. Malgré la baisse des taux immobiliers, la situation politique, suite aux dernières élections législatives, génère une forte instabilité. Le panel de notaires interrogés en juillet dans le cadre du point de marché réalisé par Immonot, un portail d'annonces immobilières diffusées par les offices notariaux, se montre plutôt pessimiste.

Une très large majorité de professionnel estime que le moment est plus favorable à la vente qu'à l'achat d'un bien. 78% conseillent désormais de vendre, 7% d'attendre et 15% estiment toujours que c'est le temps d'acheter. Du côté des terrains constructibles que les avis changent fortement. La proportion des conseils à la vente passe elle de 45% à 79%. Seuls 8% des professionnels sont encore à l'achat et 13% demeurent en position d'attente.

« Vendre coûte que coûte ! »

« Conseil des notaires : vendre coûte que coûte ! », résume Immonot. « Il est très improbable en effet qu'une situation politique plus stable intervienne avant la fin de l'année et que se dessine alors une reprise du marché immobilier ».

Dans ce contexte incertain, la proportion des négociateurs à anticiper une baisse des prix au cours des deux prochains mois passe de 32% à 67% pour les logements, de 46% à 68% pour les terrains et de 38% à 70% pour les commerces.

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Autre indicateur qui vire au rouge vif : 18% des professionnels de l'immobilier interrogés anticipaient une augmentation de leur activité et seulement 11% une baisse. Fin juin, la proportion d'optimistes chute à 8% contre 58% de pessimistes prévoyant une baisse des transactions.

« Tout changement politique a un effet plus ou moins désastreux sur l'activité immobilière »

« Les évènements politiques de juin ont bouleversé la donne. Tout changement politique a un effet plus ou moins désastreux sur l'activité immobilière. Dans le cas présent et après des élections qui n'ont donné de majorité absolue a aucun parti, c'est le plus grand flou sur notre avenir et donc sur les décisions à prendre en matière immobilier. Qui va gouverner, sur quelle base avec quelle coalition, ce sont les questions que se posent tous les acteurs du marché immobilier. De leur réponse dépend notamment les hausses d'impôts, le creusement du déficit budgétaire entraînant l'augmentation du poids de la dette avec pour conséquence immédiate une possible augmentation des taux d'intérêt », analyse Immonot.