La Fédération des promoteurs immobiliers dresse le bilan de l'immobilier neuf au deuxième trimestre 2024. Avec plusieurs constats : une forte baisse du nombre de logement mis en vente et des prix qui varient fortement d'une ville à une autre.

« Ça fait trois ans qu'on râle, qu'on alerte... Il est plus que temps que la France se réveille et que nous ayons un Premier ministre conscient de ce qu'il se passe », martèle Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).

En cause, des chiffres en berne pour l'immobilier neuf. Au total, 23 150 logements neufs se sont vendus au deuxième trimestre 2024, contre 25 234 un an plus tôt (-8,3%). Le nombre de logements mis en vente par les promoteurs a chuté de 42,4%, passant de 24 210 à 13 953 au deuxième trimestre. « En raison de l'anémie de la demande des particuliers, le niveau des lancements commerciaux s'effondre trimestre après trimestre », s'alarme la FPI.

Une baisse des prix plus marquée en Île-de-France

Bonne nouvelle pour les particuliers, les prix sont à la baisse. Le coût des logements collectifs neufs chute de 5,1% en Île-de-France, à 5 444 euros par m2 au deuxième trimestre, contre 5 737 euros un an plus tôt. Ailleurs en France, les prix sont stables : 4 741 euros par m2 contre 4 735 euros au deuxième trimestre 2023.

Concrètement, un T3 de 65 m2 coûte, en moyenne, 296 884 euros en régions (-1,23% par rapport à l'année dernière) et 342 793 euros en Île-de-France (-4,38%). Ces évolutions cachent, bien évidemment, d'importantes disparités.

Immobilier neuf : « des chiffres catastrophiques, cataclysmiques »

Forte hausse dans le sud, à Reims et au Mans

À l'image de la Provence (+10%), les prix ont explosé autour de Marseille et d'Aix-en-Provence. Désormais, le prix de vente est de 5 580 euros au m2 au deuxième trimestre, contre 4 992 euros un an plus tôt, soit une augmentation de 11,8%. Concrètement, pour acquérir un logement de 70 m2 dans ce secteur, il faut désormais débourser 390 600 euros, contre 349 440 euros l'année dernière.

Idem à Reims (Marne) et au Mans (Sarthe), où les prix sont en hausse de 8,9%. Acquérir une résidence rémoise de 70 m2 coûte 320 950 euros contre 294 630 euros, il y a un an. Alors que dans la cité mancelle, le prix est passé de 287 910 euros à 313 600 euros.

C'est le moment d'investir à Bordeaux ou Clermont-Ferrand

À l'inverse, c'est le moment d'investir à Bordeaux, si l'on en croit les chiffres de la FPI. Avec un prix du m2 en baisse de 7,2% en un an, acheter un logement de 90 m2 coûte 402 660 euros. Au deuxième trimestre 2023, il fallait débourser 433 980 euros. Les prix reculent aussi fortement à Clermont-Ferrand (-8,6%). Pour la même surface, un bien vaut 356 220 euros au deuxième trimestre 2024, contre 389 790 euros l'année dernière.

Par ailleurs, pour relancer l'immobilier neuf, la FPI préconise le maintien du dispositif de défiscalisation Pinel. « Les investissements ont été divisés par quatre ! Je n'ose pas imaginer le chiffre dans quatre mois quand on n'aura plus le dispositif. Donc ce n'est pas le moment de l'arrêter », plaide Pascal Boulanger, dans Le Figaro.

Pour rappel, le Pinel doit s'éteindre en fin d'année. Depuis son lancement il y a dix ans, il a coûté 7,3 milliards d'euros à l'État, selon un rapport de la Cour des comptes.

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