Le livre est taxé à 5,5%, comme les produits de première nécessité ou la culture. Cela représente un manque à gagner pour le budget de l'État de quelque 600 millions d'euros en 2025 et « 80% du soutien direct de l'État à l'économie du livre », relève la commission.

La part du budget consacré aux livres par les ménages français varie peu en fonction du niveau de revenus, aux alentours de 1% des dépenses.

Les montants plus élevés dépensés par les plus aisés font qu'ils économisent davantage en TVA, une taxe qui, de manière générale, les frappe moins lourdement.

« Le décile de population le plus riche bénéficie du taux réduit de TVA à hauteur de 294 millions d'euros par an, contre 84 millions d'euros pour le premier décile », les 10% de Français aux revenus les plus faibles, a indiqué la commission des Finances du Sénat dans un rapport sur l'aide de l'État au secteur du livre.

L'une des recommandations est d'évaluer « le coût et l'impact » de cette TVA réduite, « notamment en termes de redistribution et d'incitation à la lecture ».

Pour le rapporteur spécial, le sénateur LR Jean-Raymond Hugonet, « c'est de l'argent public très bien utilisé », a-t-il souligné lors d'une conférence de presse au Sénat.

« Il y aura des efforts à faire. La culture ne peut pas y échapper (...) Sur la politique du livre, et sur la lecture, je ne pense pas que ce soit le secteur le plus visé par ces baisses budgétaires », a-t-il estimé.

« Mais je pense qu'à la fois au ministère de la Culture et à Bercy, on doit pouvoir avoir les éléments chiffrés et d'enquête permettant de cibler les choses », a conclu M. Hugonet.