Un impôt mondial sur les riches est « bien plus pertinent qu'un impôt français ou européen », a affirmé jeudi Emmanuel Macron, regrettant que les Etats-Unis s'opposent à une initiative franco-brésilienne en ce sens soutenue par ailleurs par l'Espagne, l'Allemagne et l'Afrique du Sud.

« C'est une bonne question à l'échelle de la planète de dire que nous avons besoin de plus d'équité », a affirmé le dirigeant français sur la chaîne américaine CNBC, jugeant qu'« une taxe sur la richesse (était) un bon débat mondial ».

« Je pousse avec le Brésil et quelques autres pour un impôt mondial sur la richesse qui est bien plus pertinent qu'un impôt français ou européen », a poursuivi le président.

Au sein du G20 sous présidence brésilienne cette année, Paris et Brasilia tentent d'imposer un débat sur une taxation minimale des plus grandes fortunes, et ont reçu le soutien officiel fin avril de l'Allemagne, l'Espagne et l'Afrique du Sud.

Une proposition serait que les milliardaires payent chaque année au moins l'équivalent de 2% de leur fortune en impôts sur le revenu, ce qui pourrait rapporter environ 250 milliards de dollars.

Cette initiative s'ajoute à l'accord international conclu fin 2021 sur une grande réforme de la fiscalité des multinationales, sous l'égide de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), prévoyant un impôt minimal mondial sur les sociétés ainsi qu'une répartition plus juste de l'imposition là où les entreprises réalisent leur activité.

Les Etats-Unis se sont toutefois dits contre l'initiative franco-brésilienne par l'intermédiaire de la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen. « C'est une chose à laquelle nous ne pouvons pas souscrire », a-t-elle déclaré lundi au Wall Street Journal.

« C'est dommage », a réagi le président français, interrogé sur cette fin de non-recevoir américaine, ajoutant que ce sujet serait discuté au prochain G20 des chefs d'Etat et de gouvernement au Brésil.

« Je pense que même dans la société américaine de plus en plus de gens sont un peu choqués ou contrariés par le niveau de richesse accumulé par certains », a également dit M. Macron.