Des hausses d'impôts seraient à l'étude par le Premier ministre alors que la situation des comptes publics est sous tension. Voici les impôts qui pourraient être ciblés.

Lors d'une réunion mardi du groupe Ensemble pour la République, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur démissionnaire, a révélé des échanges avec Michel Barnier. Selon les informations du Parisien, le Premier ministre lui aurait exprimé son intention d'augmenter les impôts, sans préciser les détails de cette politique.

Cibler l'ISF

Michel Barnier envisagerait notamment de cibler l'impôt sur les sociétés et certaines personnalités de son entourage plaident pour le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), à la place de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI), une mesure populaire auprès des Français et soutenue par la gauche.

Cependant, cette perspective d'augmentation des prélèvements fiscaux suscite des tensions au sein de la droite et au sein de l'ex majorité présidentielle. Pour les Républicains comme pour le bloc Ensemble pour la République (Renaissance, Horizons, Modem, etc.), cette démarche constitue une ligne rouge. Le député Laurent Wauquiez a exprimé son désaccord, lors d'une réunion de la Droite Républicaine, soulignant que la France a déjà un niveau d'imposition élevé et que la solution réside plutôt dans une meilleure gestion des dépenses publiques.

Repenser les droits de succession

Selon lui, il est crucial de favoriser le travail et de repenser les droits de succession, tandis que Michel Barnier serait favorable à une taxe sur les sur-profits des entreprises et les plus riches, dénonçant l'enrichissement accru des plus fortunés depuis l'ère Macron. Emmanuel Macron, quant à lui, souhaite éviter une remise en cause de la politique fiscale menée ces dernières années.

Toujours dans Le Parisien, Matignon a réagi en démentant formellement toute perspective de hausse fiscale, pointant de simples « on-dit » : « La seule chose dite par le Premier ministre est qu'il ne s'interdirait pas d'aller dans le sens d'une plus grande justice fiscale. C'est la seule orientation. »

Une éventuelle augmentation des impôts interviendrait dans un contexte de comptes publics dégradés, comme le souligne Pierre Moscovici, premier président de la Cour des Comptes, qui estime que le débat fiscal ne doit pas être un tabou.