En 2023, les Français possèdent 7 077 euros sur leur Livret A, en moyenne, selon le dernier rapport sur l'épargne réglementée de la Banque de France. Un nombre qui varie du simple au double selon les départements.

Le Livret A a toujours la cote. Plus de quatre Français sur cinq, soit 57 millions de personnes, en possédait un en 2023, un nombre en progression de 2% sur un an. L'encours a également fortement progressé, avec 404 milliards d'euros disponibles sur ces livrets, « un niveau jamais égalé depuis le début de la collecte de l'épargne réglementée », s'enthousiasme la Banque de France dans son rapport annuel sur le sujet.

Cet engouement est lié à une collecte record, avec 203 milliards d'euros de versements sur les Livrets A détenus par des particuliers l'année dernière. Dans le même temps, 167 milliards d'euros ont été retirés, soit une collecte nette (hors intérêts) de 36 milliards.

Un peu plus de 7 000 euros par détenteur

Concrètement, un Français a, en moyenne, 7 077 euros sur son Livret A en 2023 (+700 euros par rapport à 2022). « La progression constante de l'encours moyen depuis 2009 a d'abord été influencée par l'augmentation des plafonds survenue en 2012 et 2013, puis elle a largement bénéficié du surplus d'épargne généré par la pandémie de covid-19 ainsi que, pour le second semestre 2022, par la hausse de la rémunération du livret A », expliquait la Banque de France dans son précédent rapport, en 2023.

Livret A, LEP... Les livrets d'épargne coûtent toujours plus cher

Au niveau départemental, l'encours moyen peut varier du simple au double. La Lozère (8 802 euros), la Haute-Loire (8 551 euros) et l'Aveyron (8 529 euros) se distinguent en haut du classement. Explication possible : ces trois départements ont une forte proportion de retraités, qui sont les plus gros épargnants du Livret A (35% des encours, alors qu'ils ne représentent que 22% des détenteurs).

La Seine-Saint-Denis, département où l'on épargne le moins

Au contraire, on épargne beaucoup moins, en moyenne, en Seine-Saint-Denis (4 162 euros), dans le Val-d'Oise (5 685 euros) et dans l'Aisne (5 799 euros). Parmi les explications possibles : un taux de pauvreté élevé (28,4% en Seine-Saint-Denis, 18,8% dans l'Aisne, 17,7% dans le Val-d'Oise, contre 15,3% au niveau national). Par ailleurs, les cinq départements normands se distinguent par une explosion de l'encours, avec une augmentation de 30% entre 2022 et 2023.

Le taux du Livret A, gelé depuis l'été 2023 par Bruno Le Maire pour donner « de la sécurité, de la stabilité, de la visibilité » à l'ensemble de l'écosystème de l'épargne réglementée, ne va pas bouger le 1er août prochain. En revanche, il devrait baisser en 2025. Le nouveau taux « technique » pourrait, après arrondi, se situer à 2,70%, à moins que le gouvernement et le gouverneur de la Banque de France ne décident de déroger à la règle de calcul.