Une bonne nouvelle pour votre pouvoir d'achat. À partir du 1er janvier 2025, les entreprises de 11 à 49 salariés, rentables depuis au moins trois ans, devront proposer à leurs collaborateurs au moins un dispositif de partage de la valeur. Soit par la mise en place d'un régime de participation, ou d'un régime d'intéressement, soit avec un abondement sur un plan d'épargne salariale (Plan d'épargne entreprise, Perco), soit en versant une prime de partage de la valeur (anciennement prime Macron).
« Bien qu'elles ne puissent se substituer aux augmentations de salaire, les solutions d'épargne salariale augmentent sensiblement le pouvoir d'achat des collaborateurs », affirme Mathieu Chauvin, président d'Eres Group, dans un communiqué.
Participation, intéressement... Touchez-vous plus ou moins d'épargne salariale que la moyenne ?
Un gain net plus important pour les salariés
Lorsqu'une entreprise investit 1 000 euros pour un salarié, ce dernier obtient un gain net de 903 euros avec l'épargne salariale contre 386 euros pour le salaire, selon les calculs d'Eres. « Les primes collectives coûtent moins cher à l'entreprise et rapportent plus aux salariés que des primes salariales », confirme Mathieu Chauvin.
Concrètement, en prenant l'exemple d'une petite entreprise où le salaire moyen est de 30 000 euros brut par an, le gain pourrait être de 8 500 euros par salarié. Dans le détail, il recevrait l'équivalent d'un mois de salaire pour la prime d'intéressement (2 500 euros), un abondement de 200% pour épargner sur un PEE après cinq ans d'ancienneté (5 000 euros) et une prime Macron à hauteur de 1 000 euros.
Un calcul qui reste, cependant, théorique et qui prend en compte le scénario très hypothétique qu'une entreprise proposant tous les systèmes de partage de la valeur à ses salariés. En effet, l'expérimentation, qui va être lancée pendant cinq ans à partir de l'année prochaine, n'oblige les entreprises qu'à proposer au moins un seul de ces dispositifs.
Epargne salariale : voici comment profiter des 3 nouveaux cas de déblocage anticipé
Avant l'obligation, peu d'entreprises proposent un dispositif
Selon la Dares (institut statistique du ministère du Travail), chaque salarié d'une entreprise comptant plus de 10 collaborateurs a touché 2 920 euros au titre de l'épargne salariale, en 2022, là où un dispositif existe. Une moyenne qui cache beaucoup de disparités. En effet, à peine plus d'un salarié sur cinq (20,7%) d'une entreprise comptant entre 10 et 49 salariés est couvert par au moins un dispositif d'épargne salariale contre 45,9% dans les entreprises de 50 à 99 salariés et 77,2% dans les entreprises de 500 à 999 salariés.
Le lexique des différents dispositifs
La participation. Dans ce cas, l'entreprise reverse à ses salariés une partie des bénéfices réalisés, sous forme de prime annuelle. La somme à répartir entre les salariés est négociée entre les dirigeants et les organisations syndicales. Elle ne peut pas dépasser 75% du plafond annuel de la sécurité sociale (Pass), soit 34 776 euros en 2024.
L'intéressement. Comme pour la participation, l'entreprise reverse de manière collective à ses employés des primes annuelles. Leur montant et leur répartition sont également décidés dans un accord interne à l'entreprise. Ces primes sont aussi plafonnées à 34 776 euros pour 2024.
L'abondement. L'entreprise peut encourager ses salariés à verser de l'argent sur un Plan d'épargne entreprise ou un Perco, en offrant un complément, appelé « abondement ». Ce montant ne peut pas dépasser trois fois le montant que vous avez vous-même versé, ni être supérieur à 3 709,44 euros pour un Per (8% du Pass) ou 7 418,88 euros pour un Perco (16% du Pass).
La Prime Macron. Elle a été mise en place pour renforcer le pouvoir d'achat des salariés. Ce coup de pouce est exonéré des cotisations salariales et sociales, dans la limite de 3 000 euros (ou 6 000 euros si l'entreprise a conclu un accord d'intéressement ou de participation). Cette prime reste, cependant, soumise à l'impôt sur le revenu, la CSG et la CRDS, précise Service-Public.fr.