8,9 millions de salariés ont reçu une prime d'épargne salariale en 2022, selon une étude de la Dares. Dans le détail, les salariés des grandes entreprises sont mieux lotis que ceux des plus petites structures.

Dans un contexte d'inflation, l'épargne salariale reste un bon complément de revenus pour les salariés qui peuvent en bénéficier. En 2022, près de 9 millions d'entre eux ont reçu une prime d'épargne salariale (participation ou intéressement, ou abondement d'un plan d'épargne salariale), selon une étude de la Dares (direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques), publiée mardi. Un chiffre qui a bondi de 6,3%, en un an. Les bénéficiaires d'une prime représentent 46,3% des salariés du secteur privé non agricole.

Le Plan d'épargne entreprise, dispositif privilégiée

Plus d'un salarié sur deux (52,9%) du secteur privé non agricole est couvert par au moins un dispositif d'épargne salariale (participation, intéressement, plan d'épargne entreprise, ou plan d'épargne retraite collectif), détaille la Dares. C'est deux points de plus qu'il y a quatre ans. Dans le détail, le PEE reste l'option la plus répandue, avec 44,4% des salariés couverts en 2022. Suivent ensuite la participation (39,1%), l'intéressement (34,6%) et le Perco (26,3%).

Cette répartition de l'épargne salariale est inégale, en fonction des secteurs. Seuls 25,6% des salariés en hébergement-restauration ont au moins un dispositif, alors qu'ils sont 80,3% dans les activités financières et l'assurance. Par ailleurs, plus la taille de l'entreprise est grande, plus les salariés bénéficient d'au moins un dispositif d'épargne salariale : ils sont 19% de salariés couverts dans les entreprises de moins de 10 salariés (+7,3% en 2022), 77,2% dans celles de 500 à 999 salariés et 88,6% dans les entreprises de plus de 1 000 salariés.

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De plus en plus de sommes versées par les entreprises

Dans les entreprises de 10 salariés et plus, les salariés ont perçu, tous dispositifs confondus, 24,5 milliards d'euros brut, « le montant le plus élevé observé depuis 2006 ». Cela représente 2 920 euros par salarié, en augmentation de 49 euros par rapport à l'année précédente. À titre de comparaison, chaque salarié percevait, en moyenne, 2 239 euros en 2010 et 2 440 euros en 2020.

Les entreprises versent le plus d'argent sous forme d'intéressement (11,4 milliards d'euros), devant la participation (10,67 milliards d'euros). Par ailleurs, « les entreprises versent 1,7 milliard d'euros bruts d'abondement sur les PEE et 0,7 milliard d'euros brut sur les Perco, en complément des versements des salariés sur ces plans », précise l'étude de la Dares. Cela représente, en moyenne, 2 066 euros brut par salarié qui bénéficient de l'intéressement, 1 799 euros pour la participation, 760 euros pour l'abondement du PEE et 650 euros pour l'abondement du Perco.

À noter que les salariés peuvent immédiatement percevoir les sommes versées au titre de la participation et de l'intéressement ou les placer sur un plan d'épargne ou un compte courant bloqué (pour la participation). Ainsi, 4 milliards d'euros pour la participation et 4,1 milliards d'euros nets pour l'intéressement ont été perçus immédiatement par les salariés, en 2022. Ils ont également placé, respectivement, 5,6 milliards d'euros et 6,1 milliards d'euros net.

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