Plus d'un millier de salariés issus d'entreprises comme Alstom, Orange ou encore Ubisoft, appellent Amundi, premier gestionnaire d'actifs européen, à « rendre l'épargne salariale plus transparente », dénonçant « des investissements néfastes pour le climat réalisés » avec leur argent.

Des salariés, dont l'épargne salariale est gérée par Amundi, appelle le gestionnaire d'actifs, le plus important en Europe, « à cesser ses nouveaux investissements dans des entreprises qui mettent en péril l'atteinte des objectifs de l'Accord de Paris », dans un courrier commun rendu public en amont de l'assemblée générale d'Amundi qui se tient vendredi.

Ce collectif rassemblant environ 1 200 salariés, issus d'une vingtaine d'entreprises, exige aussi que leur argent ne soit pas investi « dans des entreprises développant de nouveaux projets d'extraction fossile ». Il enjoint en outre Amundi à « sanctionner les stratégies climaticides de trois entreprises européennes au premier plan de l'expansion fossile - TotalEnergies, BP et Shell - en votant contre le renouvellement de leurs administrateurs et leurs plans climat lors de leurs assemblées générales ».

Amundi, qui tient son assemblée générale vendredi, serait le quatrième plus gros actionnaire du géant pétrolier TotalEnergies, selon les données de Bloomberg. Plus de 300 scientifiques, dont des experts mandatés par l'ONU, ont signé une tribune dans Le Monde qualifiant de « climaticide » la stratégie de TotalEnergies vendredi, jour de l'assemblée générale du géant pétrolier français.

Amundi et Natixis IM, les plus mauvais élèves ?

En avril, l'ONG Reclaim Finance estimait dans un rapport qu'Amundi et Natixis IM « sont parmi ceux qui sont le plus souvent exposés aux développeurs fossiles » avec « plus de 94% et 78% de leurs fonds d'épargne salariale » respectivement investis dans des entreprises qui développent de nouveaux projets de charbon, pétrole et gaz.

Ces deux banques qui se partagent la moitié du magot record de votre épargne salariale

Un rapport de l'ONG Reclaim Finance publié en avril estimait que « 84% des fonds d'épargne salariale investissent aujourd'hui dans des entreprises développant de nouveaux projets de charbon, pétrole et gaz ».

« Même les fonds intitulés durables investissent dans des géants de l'expansion fossile », tels que TotalEnergies, qui est ainsi présent dans « 7 fonds sur 10 », selon l'ONG centrée sur l'impact climatique de la finance. En France, Amundi (groupe Crédit Agricole) et Natixis IM (groupe BPCE/Natixis) concentrent les deux tiers du marché de l'épargne salariale, estime la même ONG.