Le plan épargne logement (PEL) est de plus en plus utilisé pour obtenir un prêt immobilier à taux réduit. Il pourrait progressivement retrouver sa vocation originelle. Explications.

Dans son rapport annuel sur l'épargne réglementée publié ce mercredi, la Banque de France s'est notamment intéressée au Plan épargne logement (PEL). Elle se demande si le PEL, détenue aujourd'hui par 9,9 millions de Français, retrouvera son attractivité comme outil de financement d'un projet immobilier ?

Il faut savoir que le PEL, pensé à l'origine comme un outil d'épargne à moyen terme, destiné à financer un bien immobilier, s'est transformé uniquement en produit de placement pour de nombreux titulaires. Mais la donne est en train de changer. « La remontée des taux bancaires pour les crédits immobiliers et la plus faible rémunération des PEL par rapport à d'autres produits d'épargne pourraient, dès lors, redonner au PEL son objectif initial », explique la Banque de France. Le taux des PEL ouverts depuis le 1er janvier est de 2,25% brut, comme 3% net pour le Livret A par exemple.

PEL à 2,25% : ouvrir ou rouvrir un plan épargne logement, ça vaut vraiment le coup ?

Des taux de crédit avantageux pour certains PEL

Dans ce contexte, les flux de prêts épargne-logement ont flambé. Ils ont été multipliés par 10 environ, comparé à 2022, avec plus de 200 millions d'euros de nouveaux prêts PEL octroyés, selon les chiffres présentés par la Banque de France.

Et pour cause, les PEL ouverts sur la période 2016-2022, par exemple, permettent d'emprunter à 2,2% alors que le taux moyen des crédits immobiliers à vingt ans et plus était de 3,8%, en moyenne, sur 2023. Or, le taux de rémunération de ces PEL n'est que de 1%. L'intérêt de les conserver comme support de placement est donc aujourd'hui limité.

En revanche, « seuls les « vieux » PEL, ouverts avant 2011, conservent un avantage en matière de rémunération (avec des taux supérieurs à 3,5%) », note l'étude de la Banque de France. 1% des PEL sont même rémunérés entre 7,5% et 10% !

D'autant plus que les titulaires de ces vieux plans d'épargne logement, ouverts avant le 1er mars 2011, peuvent les conserver à vie jusqu'au retrait des fonds. Pour les PEL postérieurs, leur durée de vie est fixée à 15 ans, avant d'être transformés automatiquement en livret bancaire classique.

Pour rappel, quand il ouvre un PEL, l'épargnant s'engage à l'alimenter, pendant au moins 4 ans en y versant au minimum 540 euros chaque année avec des versements réguliers. Au bout de 4 ans, le PEL peut être prorogé chaque année, jusqu'à une durée de 10 ans au maximum, sans dépasser le plafond de versement maximum de 61 200 euros autorisé par le PEL. Ensuite, il n'est plus possible d'alimenter le PEL même si celui-ci peut rapporter des intérêts jusqu'à son quinzième anniversaire.

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