Le comité de cinq experts « considère que l'objectif de pérennité financière du système de retraites par répartition n'est pas respecté », écrit-il dans un avis remis jeudi au gouvernement, au Parlement et aux caisses de retraites. « Les déficits de court terme entre 2025 et 2030, doivent faire l'objet de mesures de redressement », écrivent les 5 experts du CSR.

« Des marges de manœuvre existent pour mobiliser le levier de la sous-indexation dans les régimes de base afin d'assurer le retour à l'équilibre du système de retraites d'ici 2030 », ajoute-t-il.

Pour l'après-2030, le comité considère que de nouvelles mesures « devront être prises pour remettre le système de retraite sur une trajectoire d'équilibre entre 2030 et 2050 ».

Le CSR ne s'étend pas sur ces mesures, notant toutefois qu'il ne « recommande pas de hausse de cotisation », dans la mesure notamment « où les cotisations sur les salaires sont élevées en France en comparaisons européennes ». Il reconnait que la désindexation ne sera probablement plus une solution après 2030.

Mais ces mesures peuvent attendre encore un peu. « Considérant que les mesures d'âge et de durée d'assurance prévues par la réforme de 2023 sont encore en cours de montée en charge, le CSR estime qu'il n'est pas possible ni souhaitable d'ajouter d'autres mesures structurelles dès maintenant », précise-t-il.

Présidé depuis quelques mois par l'ancien directeur de la Sécurité sociale au ministère de la Santé, Franck Von Lennep, le comité de surveillance des retraites compte également deux représentants de l'Insee et un économiste, tous spécialistes des pensions. Il a été entièrement renouvelé en 2025.

C'est la deuxième fois depuis sa création en 2014 que le CSR adresse une recommandation formelle au gouvernement.

La première avait été en 2017. La réponse du gouvernement à l'époque avait mené à une première tentative de réforme des retraites autour de la notion d'âge pivot, qui n'avait pas abouti et à laquelle a succédé la réforme de 2023.