Question de Catoche, le 31 août :

« Bonjour. Le problème lié aux TUC et concernant leur carrière longue pour la retraite me fait penser aux jeunes titulaires d'un Bafa, ceux qui encadrent tous ces jeunes en été et périodes scolaires et qui ne peuvent aujourd'hui pas prétendre à une carrière longue car leurs salaires étaient une misère malgré le nombre d'heures effectués ! Vont-ils finir comme les TUC ? À méditer ! »

Bonjour Catoche et merci pour cette question. Elle faisait suite à l'article en lien ci-dessous, ultime ou énième rebondissement du feuilleton des ex TUC (travaux d'utilité collective). Ces ex « TUC » voient désormais leurs trimestres validés et pris en compte dans leur carrière, pour le calcul du taux plein, mais pas « réputés cotisés », ce qui empêche leur prise en compte pour un départ anticipé en carrière longue. Leur saisine du Conseil d'État a échoué.

Carrière longue : mauvaise nouvelle pour les anciens TUC souhaitant partir à la retraite

Voici plusieurs décennies, comme vous le soulignez Catoche, ces TUC permettaient notamment aux communes de faire travailler des jeunes dans des centres de loisirs ou autres services d'encadrement d'enfants. Entre autres. D'où votre parallèle avec les « animateurs Bafa » d'aujourd'hui, en faisant référence au brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (Bafa), diplôme nécessaire pour encadrer des enfants en collectivité, dès 16 ans.

Mais le parallèle s'arrête là. Le souci des TUC est le statut de l'époque, qui n'était pas véritablement un statut salarié, ne générait pas systématiquement de bulletin de paie, etc. C'est l'absence de formalisme de l'époque, et l'absence de cotisations pour la retraite, qui explique l'impasse actuelle.

« Les trimestres Bafa sont injectés dans le lot des jobs d'été »

Ce souci n'existe par pour les animateurs Bafa, qui disposent de bulletins de paie, règlent leurs cotisations sociales, etc. « Si on a un salaire, il n'y a pas de sujet : on cotise et on valide des trimestres », coupe Philippe Bainville, porte-parole de la Cnav (Caisse nationale de l'assurance vieillesse). « Ils sont injectés dans le lot des jobs d'été, qui ne permettent certes pas de valider tous les trimestres d'une année, suivant les montants concernés, mais c'est le régime commun. »

En clair, si vous cotisez assez lors d'un été travaillé en tant qu'animateur Bafa, vous validez un trimestre pour votre retraite et potentiellement pour un départ en carrière longue. À condition évidemment de remplir toutes les conditions. En 2025, il faut gagner 1 782 euros brut pour valider un trimestre.

Carrière longue : un an après la réforme des retraites, qui part avant l'âge légal ?

Le combat des ex « TUC ». Suite à la décision du Conseil d'État, la présidente de l'association « TUC, les oubliés », Marie-Claire Stahl, a souligné auprès de MoneyVox sa déception, et la sensation de « dénigrement envers celles et ceux qui se sont levés chaque matin pour travailler des mois durant, parfois des années » avec ce statut particulier. Sans donc pouvoir bénéficier d'un départ anticipé pour carrière longue. L'association réfléchit actuellement aux suites à donner à leur combat.