« Pour la CFDT, il n'est pas possible que la désindexation des pensions prévoie quasiment deux années blanches pour les retraités en 2026 et 2027 », a réagi auprès de l'AFP Yvan Ricordeau, numéro 2 du syndicat. « Les retraités les plus modestes ne peuvent supporter une telle mesure », estime-t-il.

La suspension de la réforme des retraites de 2023, qualifiée par la CFDT lors de son annonce le 14 octobre de « vraie victoire des travailleuses et des travailleurs », sera financée en partie par une hausse du taux de la contribution des organismes complémentaires (mutuelles, assurances de santé...) qui passera de 2,05% à 2,25% en 2026, selon la lettre rectificative présentée jeudi au conseil des ministres.

D'autre part, les retraités seront davantage mis à contribution puisque la sous-indexation de leurs pensions par rapport à l'inflation, initialement prévue à 0,4 point, sera augmentée de 0,5 point supplémentaire en 2027.

Deux modes de financement dénoncés par la CGT. Sur la sous-indexation, le syndicat pointe, comme la CFDT, « une deuxième année blanche en 2027 » et « une baisse considérable », par la voix de son secrétaire confédéral, Denis Gravouil.

Quant aux mutuelles, la hausse de leur taux de contribution « va encore se répercuter sur les salariés et encore plus sur les retraités », prévoit M. Gravouil. « Quand on est retraité, on a déjà les options les plus chères parce qu'on a plus de besoins de financement de la santé et on se retrouve avec des prix des mutuelles et complémentaires qui n'arrêtent pas de grimper du fait des transferts de dépenses », déplore-t-il.

« On fait payer une micro-suspension de la réforme aux retraités actuels et futurs », s'indigne le syndicaliste, décrivant « un simple décalage, une génération (qui) va gagner un trimestre ».