La commission des Affaires sociales du Sénat a rejeté mercredi le projet de réforme des retraites du gouvernement, après n'avoir approuvé que 4 articles sur les 52 du projet gouvernemental. Par conséquent, le Sénat examinera en séance, à partir du 28 octobre, la version du texte adoptée par l'Assemblée nationale.

A l'issue d'un débat en commission qualifié d'« assez mouvementé » par un participant, seuls les sénateurs UMP et UDI-UC se sont prononcés en faveur du texte modifié. Les sénateurs des groupes PS, CRC (communiste) et écologistes ont voté contre, tandis que le représentant du RDSE (à majorité PRG) s'est abstenu. Le projet de loi « garantissant l'avenir et la justice du système de retraites » prévoit notamment l'allongement progressif de la durée de cotisation à 43 ans et l'instauration d'un compte pénibilité.

Pénibilité : une « usine à gaz coûteuse »

Dans un communiqué, le groupe UMP a « dénoncé le manque de réforme structurelle et la sous-évaluation du financement qui ne permet pas de garantir l'avenir du système par répartition. Il souligne que ce projet ne règle qu'un tiers des besoins en financement évalués à 20,7 milliards d'euros en 2020 ». S'agissant du volet pénibilité, ils affirment que « cette réforme fondée sur des considérations de justice n'aboutit en fait qu'à une usine à gaz coûteuse car non maîtrisée ». « Une fois de plus la majorité présidentielle éclate au Sénat », écrivent-ils également.

A l'Assemblée, le texte a été adopté avec les seules voix socialistes, le Front de gauche, notamment, votant contre. Les sénateurs communistes (CRC) ont reproché lundi au gouvernement de « s'attaquer à la jeunesse » avec la réforme des retraites. « L'intitulé du projet de loi du gouvernement, garantissant l'avenir et la justice, est trompeur, si ce n'est une imposture », a jugé pour sa part le centriste Jean-Marie Vanlerenberghe. « Nous hésitons entre abstention et vote contre. Nous allons décider cela dans les jours qui viennent », a annoncé le sénateur écologiste Jean Desessard.