Privée d'une partie de ses cotisations depuis mars, la caisse de retraite complémentaire des salariés du secteur privé a demandé au gouvernement une avance de trésorerie de 8 milliards d'euros, mais assure qu'il n'y aura « pas de problème de paiement des pensions ».

Le recours massif au chômage partiel assèche les caisses de l'Agirc-Arrco, qui se tourne vers Bercy. L'institution, qui perçoit et reverse environ 7 milliards d'euros chaque mois, n'a reçu que 70% des cotisations attendues en mars, a précisé mardi son président, Jean-Claude Barboul, à l'AFP.

Pour avril et mai, « avec le nombre de salariés en activité partielle (3,5 millions début avril, plus de 12 millions début mai, NDLR) on se doute bien qu'on n'aura pas toutes les cotisations », a-t-il ajouté.

Manque de trésorerie anticipé en juin

Même si « personne ne peut mesurer aujourd'hui le manque à gagner », l'Agirc-Arrco l'a estimé à plus de 50% sur ces deux mois. Les recettes étant perçues avec un mois de décalage, tandis que les pensions sont versées par avance en début de mois, la trésorerie viendra à manquer dès le paiement de juin.

Plutôt que de chercher un prêt bancaire ou de liquider une partie de leurs réserves financières, les représentants syndicaux et patronaux qui gèrent cette caisse ont préféré aller « au plus vite et au moins cher », en sollicitant une avance de la Sécurité sociale, comme le prévoit une ordonnance parue fin mars. Dans un courrier adressé jeudi au ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, ils ont chiffré leurs besoins à 8 milliards d'euros pour juin et juillet.

A ce jour, « le ministère n'a pas répondu », a indiqué Claude Barboul, assurant que cela n'aura pas d'incidence pour les 12,7 millions de retraités du régime. « Il n'y a pas de problème de paiement des pensions, nous n'avons pas besoin de sécuriser leur versement », mais seulement d'un « complément de trésorerie » pour équilibrer les comptes, a-t-il expliqué.