La polémique sur le transfert du recouvrement des cotisations du régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco « relève du fantasme », a affirmé jeudi le directeur de l'Urssaf, Yann-Gaël Amghar, assurant que cette réforme permettra d'économiser près de 700 millions d'euros par an.

L'Urssaf contre-attaque : après le tir de barrage de l'Agirc-Arrco inquiet d'une « captation » de ses ressources, puis la diatribe de parlementaires accusant l'Etat de « se servir dans les caisses », et enfin l'annulation de la mesure votée par le Sénat dans le cadre du budget de la Sécurité sociale, M. Amghar a dénoncé lors d'une conférence de presse les « contre-vérités » des opposants à ce projet.

Acté fin 2019, ce transfert massif de cotisations (plus de 87 milliards d'euros cette année, prélevés à 25 millions de salariés du privé et reversés à 13 millions de retraités) pourrait entrer en vigueur en 2024 si la version adoptée à l'Assemblée - via le 49.3 - est rétablie en deuxième lecture la semaine prochaine.

Retraite Agirc-Arrco : ce transfert polémique qui risque de parasiter la réforme des retraites

« Simplifier la vie des entreprises »

« Beaucoup de choses relèvent du fantasme ou de la désinformation », a déclaré le directeur de l'Urssaf, assurant que son réseau - qui gère la trésorerie de la Sécu - n'aura « pas le droit de toucher aux réserves » du grand régime des salariés du privé et qu'il n'y a « pas de risque de faire moins bien » dans le calcul des pensions.

L'objectif est au contraire de « simplifier la vie des entreprises », qui n'auront « qu'un seul interlocuteur » pour leurs cotisations, tout en générant un « gain pour les finances publiques » d'au moins 680 millions d'euros (400 millions de réduction des impayés, 280 millions de « rendement des contrôles »), sans compter la suppression d'au moins 600 emplois en doublon.

« C'est un projet maîtrisé, le risque d'accident industriel n'est absolument pas avéré », a assuré le président de l'Urssaf, Thibault Lanxade, pourtant membre d'un Medef hostile à cette réforme. Les « tensions apparues sur la dernière ligne droite » sont « peut-être liées au débat sur la réforme des retraites », a-t-il suggéré, soulignant « l'inquiétude légitime des partenaires sociaux de s'assurer que le régime soit maintenu ».