A trois mois de la date limite, fixée le 8 janvier 2025, rares sont les banques françaises qui ont mis en œuvre la nouvelle obligation d'aligner le prix des virements instantanés sur celui des virements classiques.

L'échéance est calée au 8 janvier 2025. A cette date, les banques françaises auront deux nouvelles obligations. La première : permettre à leurs clients de réceptionner des virements instantanés ; la seconde : renoncer à surfacturer l'instantanéité d'un virement. Dans les deux cas, c'est la conséquence d'un règlement européen qui n'a qu'un objectif : accélérer l'adoption du virement SEPA instantané, lancé en 2017 mais qui ne s'est toujours pas imposé, surtout en France.

La France en retard sur le virement instantané

La première de ces nouvelles obligations ne changera pas grand chose : selon le relevé effectué par l'Observatoire des tarifs bancaires (OTB) du CCSF, à l'occasion de son rapport annuel 2024, seules deux enseignes, parmi les 100 observées, faisaient encore l'impasse sur le virement instantané en avril dernier : Allianz Banque et Milleis Banque. Toutes les autres ont franchi le pas, certaines depuis longtemps.

Des tarifs alignés dans seulement 14 banques sur 96

La seconde obligation, en revanche, promet de rebattre les cartes. Sauf à faire payer l'émission d'un virement classique (ce qu'aucune ne fait aujourd'hui), les banques vont devoir rendre le virement instantané gratuit.

« Pour le reste des établissements, la tarification du virement SEPA instantané est supérieure à celle du virement classique »

Pourtant, on en est encore loin ! Toutes indiquent que nombre d'enseignes vont attendre la dernière minute pour se mettre en conformité. Au moment du relevé tarifaire effectué par l'OTB, le 5 avril dernier, seuls 14 établissements avaient aligné la tarification du virement instantané sur celui du virement traditionnel. Neuf autres l'ont fait seulement pour les opérations de 300 euros et moins. « Pour le reste des établissements, la tarification du virement SEPA instantané est supérieure à celle du virement classique », ajoute l'OTB. En clair, 85% des banques françaises ne semblent pas pressées de se mettre en conformité avec une évolution pourtant inéluctable et favorable à leurs usagers.

Certaines brochures tarifaires parues depuis le 5 avril confirment cette volonté de temporiser. Celles entrées en vigueur depuis le 1er octobre dans quelques Caisses d'Epargne ne touchent pas, dans l'immédiat, à la facturation du virement instantané. Une autre, celle récemment dévoilée par BNP Paribas pour application au 1er janvier 2025, promet bien la gratuité. Mais celle-ci entrera en vigueur, non pas le 1er janvier comme le reste des nouveaux tarifs, mais le 8 janvier, soit la date limite d'application du nouveau règlement européen !

Les frais des virements instantanés