Ces deux dernières années, les augmentations salariales étaient élevées, tutoyant ou tentant de suivre l'inflation galopante. La hausse des prix a ralenti en 2024 et la saison des augmentations s'annonce moins généreuse.

La douche froide. A cœur de l'été, le 31 juillet, le cabinet ressources humaines WTW a dévoilé une enquête annuelle sur l'évolution des salaires pleine d'enthousiasme pour les salariés : « les budgets prévisionnels médians d'augmentation pour 2025 s'élèvent à 3,6%, affichant une progression quasiment identique à celle de 2024 (3,8%) ».

La rentrée scolaire est passée. Et un autre cabinet ressources humaines à la réputation éprouvée, Michael Page, livre des pronostics bien moins enthousiastes pour les salariés en quête d'augmentation, par la voix de Laurent Blanchard, directeur général (DG) du cabinet PageGroup France dans Le Parisien : « Les prévisions ont tendance à s'ajuster à la baisse. Lorsqu'on en discute avec nos clients, ils nous parlent plutôt d'augmentations comprises entre 1,5% et 2% en 2025. »

« Nous avons vu des augmentations de salaires historiquement hautes en 2023 et en 2024, le marché revient à une forme de normalité »

Le même Laurent Blanchard précise dans un communiqué de presse : « Alors que nous avons vu des augmentations de salaires historiquement hautes en 2023 et en 2024, le marché revient à une forme de normalité. Les hausses de salaires demeurent mais de façon plus ciblée et principalement motivées par des facteurs propres à chaque secteur. »

Quels secteurs ont plus de chances de profiter d'augmentations supérieures à 2% en 2025 ? PageGroupe voit quatre secteurs ou profils « qui se démarquent en 2025 » et pour lesquels la forte demande ouvre des portes d'évolution salariale : les « profils IT » (chef de projet SAP, ingénieur cloud, data ou machine learning, cybersécurité, technicien IT), les ingénieurs et techniciens plus généralement, la comptabilité et finance, les métiers de la responsabilité sociétale et environnementale (RSE). Dans le secteur de la finance, par exemple, l'année 2025 ne sera toutefois pas propice « aux surenchères », selon Mikaël Deiller, Executive director Michael Page, avec des niveaux de rémunération « plus rationnels ». Une absence de surenchère qui semble être le mot d'ordre dans tous les secteurs.