Alors que les cryptoactifs restent une catégorie d'épargne particulièrement volatile, les stablecoins pourraient à l'avenir se tailler une belle part dans l'environnement des cryptomonnaies. Certaines banques, à l'image de la société Générale, se lance dans la course. Explications.

Pour les épargnants ayant tenté de placer une petite partie de leur capital sur les actifs numériques à l'image du bitcoin ou de l'ethereum (ETH), l'aventure depuis quelques mois a tout des montagnes russes. Hausses et baisses à plus de 10% se succèdent parfois sur de très courtes périodes. Dans ce milieu, certains actifs numériques, appelés stablecoins, échappent à cette volatilité.

Crypto : les stablecoins sont-ils une vaste arnaque ?

Pour rappel, les stablecoins sont un type de cryptomonnaie stable dont le prix est arrimé à une monnaie fiduciaire, comme le dollar ou l'euro. Contrairement à d'autres cryptoactifs dont le cours est très volatil, les stablecoins n'ont donc normalement pas ce problème, puisqu'un stablecoin vaut toujours un euro ou un dollar.

Des stablecoins moins soumis à la volatilité du marché

Ces derniers sont donc utilisés par les investisseurs pour sécuriser la valeur des gains réalisés sur d'autres cryptomonnaies, ou effectuer des arbitrages sans repasser par une monnaie fiduciaire et donc sans payer d'impôt sur la plus-value, puisque seules les plus-values réalisées en dehors de la blockchain sont pour le moment comptabilisées par le fisc. Preuve de leur adoption, la capitalisation totale des stablecoins dépassait 160 milliards de dollars en avril 2024, selon Coingecko.

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C'est le cas par exemple du BUSD ou encore de l'USDT. La promesse est donc que pour chaque jeton de ces actifs, un dollar est mis sur un compte. Une équation censée assurer la stabilité de ces cryptos, même si là encore, des problèmes existent, à l'image de l'opacité de certains acteurs comme Téther, qui propose l'USDT.

Bientôt des stablecoins en euro ?

Aujourd'hui, la majorité des stablecoins est adossée au dollar, seul Coinhouse proposant pour l'instant le L-EUR, adossé à l'euro. Mais la donne pourrait bientôt changer. Comme le relève Les Échos, un nouveau cryptoactif reproduisant la valeur d'un euro devrait arriver sur le marché dans quelques semaines : il s'agit du CoinVertible (EURCV), monnaie numérique émise par la Société Générale via sa filiale spécialisée Forge et proposée sur la plateforme Bitpanda. Une bonne nouvelle pour les investisseurs, qui n'auront alors plus à passer de l'euro au dollar puis de nouveau à l'euro au moment de sortir leurs gains. Un mécanisme qui permet aux investisseurs chevronnés d'éviter ou retarder la taxe indéfiniment.

Néanmoins, l'arrivée de nouveaux stablecoins va coïncider avec l'arrivée du règlement européen MiCA (pour « Markets in Crypto-Assets », NDLR), qui amène un cadre européen harmonisé pour éviter des différences trop importantes entre les pays membres sur le sujet des actifs numériques. Cette nouvelle réglementation européenne s'intéresse en effet de près aux stablecoins, perçus comme une niche fiscale devant être réglementée. Publié le 9 juin 2023 au Journal officiel de l'Union européenne, ses dispositions législatives seront appliquées au plus tard au 30 décembre 2024.