Les mutuelles devront augmenter leurs cotisations pour financer les nouvelles dépenses qu'elles vont devoir assumer à la place de l'Assurance maladie, a prévenu vendredi la fédération de la Mutualité française.

Les mutuelles « ont des résultats économiques chaque année à peine à l'équilibre » et « devront répercuter ce transfert sur les cotisations », a indiqué dans un communiqué cet organisme qui regroupe les complémentaires santé à statut mutualiste.

Les complémentaires santé ont déjà augmenté l'an dernier leurs cotisations d'environ 8% en moyenne.

Le projet de budget de la Sécu (PLFSS) 2025 présenté jeudi par le gouvernement prévoit d'augmenter la part prise en charge par les complémentaires santé sur les consultations de médecins et de diminuer celle de l'Assurance maladie.

Les modalités exactes de ce transfert n'ont pas été arrêtées, mais il correspond plus ou moins à un abaissement à 60% de la part remboursée par l'Assurance maladie (contre 70% aujourd'hui) et un relèvement à 40% de la part remboursée par les complémentaires.

L'opération permettra de diminuer d'un milliard d'euros les dépenses de l'Assurance maladie, dans le cadre d'un tour de vis budgétaire général visant 40 milliards d'euros d'économie de dépenses publiques.

Du fait des augmentations de cotisations à venir, ce transfert « touchera l'ensemble des populations et plus particulièrement les personnes qui consultent fréquemment des médecins, tels que les seniors ou les personnes souffrant d'une affection longue durée (ALD) », déplore la Mutualité.

La Mutualité critique également l'abaissement du plafond des indemnités journalières pour congé maladie à 1,4 Smic (contre 1,8 aujourd'hui), également prévu par le budget de la Sécu 2025.

Cette mesure doit permettre de réduire de 600 millions d'euros les dépenses de l'Assurance maladie, mais elle va « entraîner une hausse des prestations prévoyance assurées par certains organismes complémentaires, pour partie répercutées sur les populations actives », a indiqué la Mutualité.

Ces transferts « ne règlent pas le problème de fond » de la hausse des dépenses de santé, « qui augmentent deux fois plus que la richesse nationale », a estimé la Mutualité.

« Pour les maîtriser, il est essentiel que les futurs débats au Parlement se concentrent sur des mesures visant à améliorer l'efficience de notre système de santé », a-t-elle indiqué.