Le Sénat, à majorité de droite, a adopté mardi le budget 2016 par 182 voix contre 157, après l'avoir profondément modifié contre l'avis du gouvernement.

Le texte doit à présent faire l'objet d'une commission mixte paritaire, 7 députés et 7 sénateurs, chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, probable, c'est l'Assemblée nationale, où la gauche est majoritaire, qui aura le dernier mot.

« Pour que la croissance redémarre maintenant, pour que le déficit baisse comme la dette, il faut accélérer les réformes », a plaidé le rapporteur général Albéric de Montgolfier avant d'énumérer les changements apportés par sa majorité : allégement des prélèvements obligatoires de 1,75 milliard d'euros; réduction de l'impôt sur le revenu pour 5 millions de contribuables; prolongation du suramortissement Macron pour les entreprises; suppression de diverses taxes pour les agriculteurs.

« Le collectif budgétaire voté par l'Assemblée nationale reprend nombre de nos propositions », a-t-il ajouté en citant les investissements des collectivités territoriales dans le haut débit ou la fiscalité énergétique. « Preuve que le Sénat a souvent raison et que le gouvernement est forcé de le reconnaître ».

La majorité de droite « brouille les pistes » pour Eckert

Mais pour le secrétaire d'État au budget Christian Eckert, les mesures proposées par le Sénat entraînent une dégradation des comptes de 4 milliards dans la partie recettes du budget, et une amélioration de 4 milliards dans la partie dépenses. Dans cette partie, « vous voulez supprimer des postes de fonctionnaires », a-t-il lancé. « Mais lesquels voulez-vous supprimer ? Des postes de policiers, de militaires, de personnel soignant, d'enseignants ? Dites-le », a-t-il lancé à l'adresse de la droite. « Comme l'an passé, la majorité sénatoriale brouille les pistes de ce qui serait son budget alternatif », a-t-il estimé.