L'essentiel
- La prime moyenne de l'assurance multirisques habitation a atteint 299 euros en 2024 pour 46,1 millions de contrats, grimpant de 7,2%.
- Cette augmentation fait suite à deux années déficitaires pour les assureurs, dues à une multitude d'événements climatiques extrêmes en 2022 et 2023.
- La garantie la plus coûteuse pour les assureurs et les assurés est la couverture des dégâts des eaux.
« La plus forte augmentation depuis 1989, année du début du suivi statistique. » C'est ce que constate France assureurs, pour la prime moyenne de l'assurance multirisques habitation, qui atteint 299 euros hors taxes pour 46,1 millions de contrats, en 2024.
Elle a grimpé en moyenne de 7,2%, d'après les analyses de la fédération qui s'est basée sur les données des entreprises d'assurance adhérentes. « Cette hausse est nettement supérieure à celle des principaux indicateurs de référence dont la progression ralentit nettement en 2023 et en 2024 », constate France assureurs.
Assurance habitation : voilà à quel point votre facture a explosé ces dernières années
L'augmentation fait toutefois suite à deux années pour lesquelles les assureurs avaient été en moyenne déficitaires sur les contrats multirisques habitation. En cause, une multitude d'événements climatiques extrêmes ayant causé de nombreux sinistres en 2022 et 2023.
« L'année 2024 est marquée par une amélioration globale de la sinistralité des contrats occupants, avec une baisse de −1,2% de la fréquence et de −3,1% du coût moyen, faisant diminuer le ratio sinistres à primes de 65% à 58% (par rapport à 2023) », détaille France assureurs. Le montant total des cotisations captées, toutes garanties confondues, y compris les catastrophes naturelles, s'élèvent à 13,8 milliards d'euros, soit une augmentation de 7,5% sur un an.
comparez les contrats d'assurance habitation avec notre partenaire meilleurtaux
Quelle est la prime moyenne en fonction de votre situation ?
Côté résidences principales, la prime moyenne atteint 210 euros hors taxes (HT) pour les appartements et 421 euros HT pour les maisons individuelles. Elle varie aussi selon le statut de l'assuré : un locataire paie 179 euros en appartement, contre 301 euros en maison. C'est bien plus pour les propriétaires : 301 euros en appartement et 454 euros en maison.
Appartement | Maison | |
---|---|---|
Locataire | 179 € HT (+6.2%) | 263 € HT (+5.9%) |
Propriétaire | 301 € HT (+6.6%) | 454 € HT (+5.9%) |
Source : France assureurs
Ces écarts reflètent « des niveaux de couverture et de risques différenciés », selon France assureurs. Pour les locataires comme pour les propriétaires et peu importe le type de bien, les primes moyennes sont en hausse, avec entre 5,0% et 6,6% d'augmentation.
La prime moyenne diffère aussi selon le statut de l'assuré : ceux qui occupent le logement couvert paient 325 euros HT, contre 177 euros pour les contrats non-occupants.
Quelle est la garantie la plus coûteuse ?
Pour établir leurs tarifs, les assureurs se basent sur plusieurs éléments : les taxes, les frais de gestion, un chargement de sécurité... Surtout, ils définissent, la prime pure, c'est-à-dire le montant du sinistre moyen auquel ils devront faire face pour chaque risque. Cette prime pure est calculée en fonction du coût moyen du sinistre et de sa probabilité.
Parmi toutes les garanties, la couverture des dégâts des eaux est celle qui pèse le plus sur le montant de la prime, avec une prime pure à 53 euros. Viennent ensuite les incendies, avec 44,60 euros, puis la garantie tempête, grêle et neige : 23,30 euros.
Des montants à rapprocher de la fréquence et du coût moyen des sinistres. En 2024, le dégât des eaux était le sinistre rencontré le plus fréquemment par les assurés et de loin : près de 2 millions de sinistres de ce type déclarés, soit 43,7% du nombre total.
Sur les 8,041 milliards d'euros d'indemnisation versés par les assureurs pour indemniser les sinistres, 2,391 milliards l'ont été au titre des dégâts des eaux (30% du montant total). Deuxième post, avec 2,042 milliards versés : les incendies (25% des indemnisations), alors qu'ils ne représentent que 3,6% des sinistres.
Assurance habitation : dégâts des eaux, incendies, tempêtes... Quel sinistre coûte le plus cher ?
Réfléchir aux garanties souscrites pour faire baisser la note
Une piste pour faire baisser la note ? Réfléchir à ses besoins en termes de garanties. Supprimer des options peut permettre de réduire la cotisation. Souvent, les garanties « annexes », ajoutées en option et ne figurant pas dans tous les contrats de base, sont celles qui rapportent le plus aux assureurs.
En témoignent les taux de sinistre sur prime des différentes garanties. Il s'agit du rapport entre les primes collectées et les sinistres indemnisés. Moins le pourcentage est élevé, plus les cotisations collectées par l'assureur sont importantes comparées aux indemnisations versées.
Le vol et la protection juridique, avec un ratio sinistre sur prime de 30,1% et 32,5% en 2024, sont celles qui bénéficient le plus aux assureurs et « profitent » le moins aux assurés : ainsi, par exemple, vous passer de la protection juridique peut vous permettre d'économiser sur vos cotisations, à moindre risque.
Même ratio élevé comme la responsabilité civile (36,2%) ou encore le bris de glace (37,3%) et les dégâts électriques (37,7%). Attention toutefois : il ne s'agit que de statistiques, en cas de sinistre, si la garantie associée a été retirée, il n'y aura pas d'indemnisation.
Autre option : comparer les contrats et éventuellement changer pour bénéficier d'une formule plus adaptée et/ou de prix plus attractifs. Il est aussi parfois possible d'augmenter son niveau de franchises. Revers de la médaille, en cas de sinistre, l'indemnisation sera forcément minorée.
Assurances : auto, habitation, santé.... 4 moyens simples pour payer moins cher