Une assurance auto moins coûteuse, la possibilité de rouler dans des zones à faibles émissions (ZFE)... Parce qu'elles font partie d'un patrimoine à préserver, les voitures de collection bénéficient de nombreux avantages. Lesquels et comment en bénéficier ? On fait le point.

Il y en a plus de 400 000 en France. Les voitures de collection sont considérées comme du patrimoine qui doit être préservé et bénéficient à ce titre de plusieurs avantages. Mais d'abord, comment obtenir ce statut pour son véhicule ?

« C'est très sérieusement encadré. Il faut avoir un véhicule de plus de 30 ans, qu'il ne soit plus produit et il doit être dans sa configuration d'origine. SI ces conditions sont remplies, la voiture peut alors obtenir une attestation d'authenticité qui lui permet ensuite d'avoir un certificat d'immatriculation de collection », détaille Jean-Louis Blanc, président de la Fédération française des véhicules d'époque (FFVE), qui rassemble 1 100 clubs adhérents, des entreprises qui travaillent dans le secteur ou encore des musées.

Cette attestation doit être établie par le constructeur, son représentant en France, ou par la FFVE. « Ensuite, tout est informatisé. Il faut aller sur le site de l'Agence nationale des titres sécurisés (ANTS), qui délivre la carte grise », indique Jean-Louis Blanc. Depuis 2021, il faut payer 13,76 euros s'il s'agit seulement d'ajouter la mention véhicule de collection et que vous faites la démarche vous-même, car il n'y a plus de taxe régionale à payer.

En revanche, lorsqu'il s'agit d'un changement de titulaire avec l'ajout de la mention véhicule de collection, vous devrez régler l'intégralité de la taxe fiscale. « Le prix de la carte grise collection est calculé, entre autres, en fonction de la puissance fiscale du véhicule de collection tout en tenant compte de son âge. Vous bénéficierez d'une remise de 50% sur le montant de la taxe régionale comme pour tout véhicule de plus de 10 ans », détaille le site cartegrise.com.

Assurance auto à prix cassé

Une fois le sésame obtenu, il est possible de bénéficier de tarif bien plus bas sur son assurance auto. Pour un conducteur qui possède un bonus de 50% et 26 ans de permis, le tarif affiché par le comparateur Assurland s'élève par exemple à 170 euros pour une assurance au tiers, 215 euros pour une formule intermédiaire et 250 euros pour une formule tous risques. « Les véhicules de collection représentent 4% sur l'ensemble de nos demandes d'assurance auto », note aussi Assurland.

Des montants à mettre en parallèle avec ceux pour une voiture classique. Par exemple, pour le même profil de conducteur ayant une voiture citadine, en 2024, la prime annuelle moyenne est de 307 euros au tiers, 377 euros pour l'intermédiaire et 533 euros pour la formule tous risques, soit presque deux fois plus, selon les données de Meilleurtaux analysées par MoneyVox Market Intelligence. Et c'est sans compter l'âge du véhicule qui viendrait probablement augmenter le prix.

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Comment expliquer une telle différence ? « Les véhicules de collection roulent quinze fois moins que la moyenne, l'accidentologie est très faible, explique Jean-Louis Blanc. Et les propriétaires de ce genre de véhicules les bichonnent, y font très attention. » En revanche, il y a des restrictions : « Ce sont des véhicules de loisir, il n'est pas possible de les utiliser pour travailler », précise-t-il.

Des restrictions

Autres points mis en avant par Olivier Moustacakis, cofondateur d'Assurland : « Les assureurs demandent un permis qui date d'au mois 3 ans et de ne pas avoir eu de sinistres responsables depuis 2 ans. Le propriétaire doit aussi souvent prouver qu'il dispose d'un autre véhicule pour le quotidien. »

Dernières particularités des assurances auto pour les voitures de collection, « le remboursement se fait sur la cote officielle de collection, et pas l'Argus d'occasion qui donnerait droit à des montants beaucoup moins élevés en cas de sinistre. Il peut aussi y avoir des garanties supplémentaires en cas de participation à des rallyes, des événements avec une concentration touristique importante. »

D'autres avantages

Les règles sont également différentes en matière de contrôle technique : il n'est pas obligatoire pour les voitures de collection mises en circulation avant 1960 et de moins de 3,5 tonnes. Pour les autres véhicules de collection, le contrôle technique doit être réalisé, mais tous les 5 ans (c'est tous les 2 ans pur une voiture « classique »).

Les voitures de collection ont aussi l'autorisation de circuler dans les zones à faible émission (ZFE), ou lors des restrictions à cause de pics de pollution. « Nous sommes intervenus auprès des pouvoirs publics pour obtenir cette dérogation. Il faut faire rouler ces véhicules sinon cela n'a pas de sens, le patrimoine va disparaître. Elles représentent de toute façon moins de 1% du parc, la pollution générée est quasi nulle, d'autant plus si on prend en compte l'analyse complète du cycle de vie de ces voitures produites il y a très longtemps », selon Jean-Louis Blanc.

Le président de la FFVE voit surtout un dernier avantage. « Les voitures de collection bénéficient d'une sympathie naturelle du public. Il y a beaucoup de manifestations, 8 000 par an au moins, qui sont très bien accueillies, comme les concours d'élégance. Nous avons aussi lancé des formations à destination des jeunes, pour qu'ils apprennent à entretenir ces véhicules qui nécessitent des compétences en mécanique ancienne. »

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